Georges BRASSENS aurait 100 ans
Les amis connaissant mon goût pour les livres, Noël est l’occasion de voir ma bibliothèque s’enrichir. Ainsi, cette fois, on m’a notamment offert Brassens a 100 ans, un ouvrage épatant imaginé par Sophie Delassein, journaliste au service Culture de L’Obs.
En couverture, Brassens nous menace de sa guitare, agacé peut-être qu’on dérangeât encore « l’éternel estivant qui fait du pédalo sur la vague en rêvant, qui passe sa mort en vacances ».
Un siècle après sa naissance le 22 octobre 1921 dans un quartier populaire du port de Cette (renommé Sète en 1928), quarante ans après sa mort, coquin de sort, il nous manque encore.
Beaucoup de livres ont été écrits sur Brassens, certains par des vrais amis du premier cercle, d’autres par des connaissances moins affirmées. On ne peut pas dire que celui-ci, Brassens a 100 ans, soit une édition de plus tant son parti pris est original.
Il est d’abord richement et subtilement illustré de photographies, quelques-unes célèbres comme celle réunissant autour d’une table ronde les trois fumeurs Brel, Ferré et Brassens, d’autres moins connues de sa jeunesse sétoise ou des coulisses de cabaret, des documents à la pelle, pochettes des premiers disques vinyle microsillon, des manuscrits telles les paroles de La mauvaise réputation au dos d’une facture de JAC vermouth apéritif au quinquina. Je soupçonne même une légère erreur dans la légende d’une photo de l’impasse Florimont : aux côtés de Jeanne, Georges et René Fallet, je pense qu’il s’agit de Roger Riffard* plutôt que le neveu de l’accueillante dame à la cane.
Il s’en dégage un délicieux parfum vintage comme on dit aujourd’hui lassé du charme suranné d’antan. Comme le fredonnait Trenet dont Brassens connaissait toutes les chansons
Que reste-t-il de nos amours
Que reste-t-il de ces beaux jours
Une photo, vieille photo
De ma jeunesse …
Un souvenir qui me poursuit
Sans cesse
Au-delà de nous faire réviser quelques étapes de l’existence et de la carrière de celui qu’elle nomme Georges B., Sophie Delassein bat le rappel d’un certain nombre d’artistes, enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants de la chanson française qui apprécient encore tonton Georges pour sa tendresse, son irrévérence, sa gaillardise, sa verve poétique, sa musique aussi. Qui sait si comme un grand cru de Bordeaux 1947, le temps qui passe ne révèle pas d’autres effluves de son immense talent.
Á ces générations d’auteurs, compositeurs et interprètes, l’autrice offre un inestimable cadeau : elles vont avoir rendez-vous individuellement dans une heure avec le centenaire Georges B. Que lui raconteront-elles ? C’est l’astucieux fil rouge de son livre.
Au hasard de dates anniversaires et de mes promenades, j’ai consacré dans ce blog quelques billets** à Brassens. En dehors de ses récitals bien sûr, j’aurais pu le rencontrer de son vivant, je l’ai aperçu au balcon de son appartement sétois qui surplombe le canal, j’ai fréquenté des lieux et même des gens qui lui étaient familiers. N’ayant aucune filiation artistique, je ne possédais aucune légitimité de lui parler dans une heure ! Par contre, c’est l’occasion d’égrener quelques souvenirs.
Je vous mentirais si je vous affirmais que j’ai connu Brassens dès son envol au firmament de la chanson française en 1953. Et pour cause, j’avais six ans. Et pourtant !
Mon regretté frère en avait quinze et allait bientôt obtenir sa première partie de baccalauréat au lycée Corneille de Rouen. En lieu et place de ce qu’évoquait pour lui l’encre violette, dans l’immédiat après-guerre, il avait déposé dans cet espace ce commentaire : « En matière de poésie, j’ai préféré les promenades sous les fourches patibulaires ou les mêlées picrocholines des amis François (Villon et Rabelais ndlr), les Paroles, Histoires et Choses et autres de Jacques (Prévert ndlr) et aussi souvent des chansons venant de l’Impasse Florimont. Tout cela vous garde le cœur vif et léger et vous parle toujours de jolies dames sans tristesse émolliente », très plausiblement celles du temps jadis de la célèbre ballade de Villon que notre professeur de père me demanderait, une décennie plus tard, de réciter en vieil langage françoys dans le texte.
Un savoureux document des éditions Ray Ventura montre la première pochette : Georges Brassens (se découpant sur la silhouette d’un inquiétant gorille) chante les chansons poétiques (et souvent gaillardes) de … Georges Brassens sur disque Longue durée microsillon 33 tours un tiers Polydor… 10 chansons à écouter sur votre pick-up, à jouer au piano et à chanter.
Dans le logement de fonction du collège que dirigeait ma maman, ma piaule mansardée était coincée entre un vaste grenier et les chambres de mes parents et de mon frère, sans autre issue que les traverser. C’est dire que tout en respectant son intimité, j’étais aux premières loges pour entendre « à l’insu de mon plein gré », durant les week-ends et les vacances, l’électrophone Teppaz de mon frère tourner en boucle. Le gamin, haut comme trois pommes de Normandie, que j’étais, devait être circonspect, peut-être effrayé, devant les alertes à répétition : Gare au go-ri-illeux !
Car le déroulé de l’après-midi était immuable. Avec son grand copain Michel, mon frère écoutait une chanson, s’en suivaient de longues discussions entre eux, probablement à propos des paroles qui n’accompagnaient pas le disque à l’époque, puis à nouveau se succédaient plusieurs réécoutes.
« Un p’tit coin d’parapluie contre un coin d’paradis », à force, mon esprit parvenait à imprimer quelques bribes de phrases, pas toujours les plus recommandables d’ailleurs, vous connaissez la vive curiosité des gamins : « Ces furies leur auraient même coupé les choses/Par bonheur, ils n’en avaient pas ». Ou encore, cette véritable punchline comme on dit aujourd’hui : « Les braves gens n’aiment pas que/L’on suive une autre route qu’eux ».
Ces deux derniers vers résumaient peut-être le conflit des générations. Á table, j’étais témoin avec ma maman de débats assez vifs entre mon frère et notre père autour du « polisson de la chanson ». Tous les poncifs y passaient : gros, mal fringué, diseur de « gros mots », toujours le même air, je ne vous parle même pas du caractère irrévérencieux de certains couplets :
« Mais, mon colon, cell’ que j’préfère,
C’est la guerr’ de quatorz’-dix-huit!
Bien sûr, celle de l’an quarante
Ne m’a pas tout à fait déçu,
Elle fut longue et massacrante
Et je ne crache pas dessus,
Mais à mon sens, ell’ ne vaut guère,
Guèr’ plus qu’un premier accessit,
Moi, mon colon, cell’ que j’préfère,
C’est la guerr’ de quatorz’-dix-huit !... »
Ça restait en travers de la gorge du paternel qui avait vécu des heures dramatiques en mai 1940 dans la poche de Dunkerque. D’ailleurs, un nombre non négligeable de chansons de Georges jugées sulfureuses étaient interdites sur les ondes.
Je relève dans le livre une colère froide de Jean-Jacques Goldman au sujet de la chanson Mourir pour des idées (d’accord mais de mort lente) : « Personne n’est tenu d’être un héros. Mais quand, après la guerre, alors que des résistants se sont battus, se sont fait torturer ou fusiller, pour que M. Brassens puisse reprendre sa guitare, chanter que toutes les idées se valent, alors oui, je trouve ça obscène. »
Dans son exercice de style sur son proche rendez-vous avec Georges B., la jeune compositrice interprète, Clou, nous narre une fâcherie familiale à peine plus excessive :
« Á l’époque, je n’avais pas saisi comment la conversation du réveillon avait pu dégénérer en dispute. Je me souviens de ma tante, qui pleurait à moitié, en criant avec des accents dignes de Finkielkraut : « MAIS, CALMEZ-VOUS ! », je me souviens du chien qui aboyait dans le couloir, je me souviens de mon grand-père brandissant un vinyle de Georges Brassens, comme Marianne notre drapeau tricolore.
La querelle avait démarré au sujet d’Alain Souchon. Une de mes tantes avait osé offrir à mon grand-père l’intégrale de ses chansons pour Noël. Mon aïeul avait eu l’air vexé, il n’avait même pas dit merci. Entre les acras et les huîtres, il y avait eu un silence de mort…
Ils s’étaient tous visiblement jetés à corps perdu dans un débat comparant les styles de musique et les chanteurs. Ils s’étaient tous visiblement jetés à corps perdu sur le rhum arrangé. Bach ou Vivaldi ? Brassens ou Souchon ? Un cadeau peut-il être le symbole d’une profonde fracture familiale ? Qui reprendra du fromage ?
Mon père avait glissé sa tête par la porte et hurlé : « ON S’EN VA ! »… Sur le chemin du retour, mon père refaisait le film du Noël raté : « Tu te rends compte ? Il a dit : « Rien n’est au niveau de Brassens, sauf peut-être Bach ! Non, mais faut sortir le dimanche ! C’est du fascisme musical ! »
Derrière sa fumée de cigarette ma mère avait répondu : « C’est vrai que Brassens en chanson, c’est ce qu’il y a de mieux » … »
Aussi vrai que du vécu !
Mon frère pouvait peut-être s’appuyer dans son argumentation sur le texte au dos de la pochette rédigé par un critique artistique renommé à l’époque.
Je crève l’abcès de suite, Brassens l’emporta à l’usure sur mon père qui finit par convenir du talent de poète et de l’humour de l’artiste. Ses belles tempes et moustaches argentées, ses mises en musique d’œuvres des plus grands poètes français, ainsi que ses prestations dans des émissions de télévision comme Le Grand Échiquier n’étaient peut-être pas étrangères à ce revirement.
Ma mère, plus perspicace et bienveillante, avait perçu très tôt l’attrait des nouvelles générations d’après-guerre pour le locataire de l’impasse Florimont. Une anecdote, ce devait être dans les années 1955 : mon frère, désormais étudiant à Caen, rentrait le samedi après-midi pour participer aux répétitions d’une pièce de théâtre qu’il devait jouer avec des professeurs et élèves du Cours Complémentaire dans le cadre de la fête scolaire annuelle. Ma mère s’en réjouissait, immanquablement, les comédiens en herbe prolongeaient la séance de travail dans la salle de classe en fredonnant les chansons de Brassens.
Je le taquine, mon cher père n’avait eu envie de retenir que les deux premières lignes de cet extrait de l’article écrit par René Fallet dans le Canard enchaîné du 29avril 1953 intitulé Allez Georges Brassens ! :
« Il ressemble tout à la fois à défunt Staline, à Orson Welles, à un bûcheron calabrais, à un Wisigoth et à une paire de moustaches.
La voix de ce gars est une chose rare et qui perce les coassements de toutes ces grenouilles du disque et d’ailleurs. Une voix en forme de drapeau noir, de robe qui sèche au soleil, de coup de poing sur le képi, une voix qui va aux fraises, à la bagarre et … à la chasse aux papillons. »
Et puis l’information ne circulait pas comme maintenant, les chansons de l’artiste étaient souvent interdites sur la TSF grésillante, la télévision n’était pas encore entrée au foyer familial.
Quant au môme qui laissait souvent traîner indûment (?) ses oreilles, sans saisir la profondeur des paroles, il était intrigué par les tournures argotiques de la Complainte des filles de joie :
« Bien que ces vaches de bourgeois/Les appellent des filles de joie/C’est pas tous les jours qu’elles rigolent …
… Car même avec des pieds de grue, car même avec des pieds de grue
Faire les cent pas le long des rues, faire les cent pas le long des rues
C’est fatigant pour les guibolles, parole, parole
C’est fatigant pour les guibolles
Non seulement elles ont des cors, non seulement elles ont des cors
Des yeux de perdrix mais encore, des yeux de perdrix mais encore
C’est fou ce qu’elles usent de grolles, parole, parole
C’est fou ce qu’elles usent de grolles … »
Pour être honnête, je me passionnais plus pour les exploits de mon compatriote normand, le déjà champion cycliste Jacques Anquetil. Et pour inaugurer ma discothèque, mes parents m’offrirent Marcel Amont, Les Frères Jacques, Guy Béart, bientôt Ferrat. Je tins grief à mon grand frère, pour son dépassement de fonction, en déconseillant à mes parents de m’acheter un autre disque de Béart en raison de couplets licencieux :
« Elle avait, elle avait deux Yanaon de cocagne
Elle avait, elle avait deux Yanaon ronds et frais
Et moi seul, et moi seul m’aventurais dans sa brousse
Ses vallées, ses vallons, ses collines de Yanaon
Pas question, dans ces conditions
D’abandonner les Comptoirs de l’Inde »
Après on dira que les écoliers français sont nuls en histoire et géographie ! … et qu’ils iront se renseigner un jour auprès des filles de joie !
J’allais me plonger véritablement dans l’univers de Brassens à l’adolescence en constituant ma propre discothèque avec la nouvelle série des albums vinyle 30 cm et leurs belles pochettes de « la fabrication d’une guitare ». Un riche livret d’accompagnement comprenait les paroles et des commentaires des textes par René Fallet, romancier et meilleur copain de Brassens.
Je n’avais guère de mérite d’aimer Brassens, en tout cas moins que la génération du frangin qui dut défendre bec et ongles, en son temps, le « pornographe du phonographe » face aux « bien-pensants ».
1964, j’ai 17 ans mon vieux Corneille et je m’emmerde en attendant, à passer le bac dans le même lycée portant ton nom qu’avait fréquenté mon frère. Sort le huitième opus de Brassens, son premier vinyle 30 cm avec un véritable tube :
« Non, ce n’était pas le radeau
De la Méduse, ce bateau
Qu’on se le dise au fond des ports
Dise au fond des ports
Il naviguait en père peinard
Sur la grand-mare des canards
Et s’appelait les Copains d’abord
Les Copains d’abord… »
Au départ, la chanson avait été écrite pour le film Les Copains de Yves Robert adaptation du roman éponyme de Jules Romains. Elle devient un véritable hymne à l’amitié repris, depuis bientôt soixante ans, dans beaucoup d’écoles de France, dans la lignée de la Chanson pour l’Auvergnat.
Comme Brel avec Le plat pays et Bruxelles, comme les Beatles, Brassens tient bientôt son album blanc ou presque : sur la pochette immaculée, une modeste effigie de l’artiste avec sa pipe et en majuscules les onze titres de chansons de son neuvième album.
Il nous y livre avec humour son dernier bulletin de santé apparemment rassurant quoique…
« La Camarde qui ne m’a jamais pardonné
D’avoir semé des fleurs dans les trous de son nez
Me poursuit d’un zèle imbécile
Alors cerné de près par les enterrements
J’ai cru bon de remettre à jour mon testament
De me payer un codicille … »
C’est la sublime Supplique pour être enterré à la plage de Sète.
« Cette tombe en sandwich entre le ciel et l’eau
Ne donnera pas une ombre triste au tableau
Mais un charme indéfinissable
Les baigneuses s’en serviront de paravent
Pour changer de tenue et les petits enfants
Diront « chouette, un château de sable »
Est-ce trop demander sur mon petit lopin
Plantez, je vous en prie une espèce de pin
Pin parasol de préférence
Qui saura prémunir contre l’insolation
Les bons amis venus faire sur ma concession
D’affectueuses révérence »
En fait, Georges n’en avait réellement rien à faire et sera inhumé, au petit matin du 31 octobre 1981, non loin de là au cimetière du Py dit cimetière des Pauvres.
Je ne peux pas écouter cette magnifique supplique sans que je sois envahi par l’émotion. C’est, en effet, au pied du monument dédié à l’artiste sur la plage de la Corniche que furent dispersées les cendres de ma chère tante sétoise, une belle « passante » de 104 ans, une de ces possibles passantes du poème d’Antoine Pol que Brassens mit en musique.
Á propos, comment l’artiste serait-il accueilli aujourd’hui par le mouvement MeToo ? Car contrairement aux apparences, il aimait et respectait les femmes, savait en et leur parler, même si, incorrigible, ça le démangeait de décocher quelques coups de patte à leur égard. Scrutez ses sourires, écoutez ses rires et fous rires, y compris ceux du public largement féminin dans son interprétation de Mysoginie à part lors d’un récital à Bobino.
16 septembre-22 octobre 1966, Brassens chante durant cinq semaines au TNP palais de Chaillot. Sur l’affiche, en lettrage équivalent, Juliette Greco assure la première partie. Les places sont à 6, 8, 10 et 12 francs, les baignoires à 15. Quel regret, je ne débarquerai en région parisienne qu’un an plus tard.
Je m’égare … et ces rendez-vous des jeunes pousses de la chanson française avec l’artiste centenaire ?
Benoît Doremus : « Hé, il n’a quand même pas intérêt à vomir d’emblée notre époque d’aliénés -ce serait un peu facile, et j’en serais déçu. Je peux toutefois y aller mollo et commencer par ce qu’il connaît déjà. La religion ? Toujours là, Georges, en pleine forme. La bourgeoisie ? Fidèle au poste. Les flics ? Toujours bien rangés, très efficaces. Les copains ? T’inquiète ! Oui, il faut qu’il sache à quel point ses chansons nous parlent encore. Ensuite seulement, il devinera tous les nouveaux sujets à dézinguer à la rime riche. Bien amenés : le tout sécuritaire, les chaînes info, la reconnaissance faciale, le populisme, le réchauffement climatique … Il va adorer. »
Et Ours, un fils d’Alain Souchon :
« Je vais lui dire que ça fait plus d’un an que l’on est tous enfermés dans nos impasses Florimont, que le samedi soir à la télé il y a des batailles de chanteurs qu’on appelle battles, que maintenant on dit prime time aussi … et qu’il y a même des émissions de télé qui parlent de la télé ! Que depuis 1981, l’année de sa mort, il y a de très grandes salles de concert que l’on appelle des « zéniths » et que son producteur de spectacle lui aurait demandé de jouer dans ces zéniths et qu’il n’aurait pas voulu, mais qu’il aurait peut-être fini par céder.
Je vais devoir lui raconter le 11 Septembre, Charlie-Hebdo et l’attentat du Bataclan. Lui annoncer que Charles Trenet, Philippe Chatel et Johnny Hallyday sont partis… »
Je relève encore la remarque de Brel lors de la mémorable rencontre : « Si Sidney Bechet joue certaines chansons de Brassens, ce n’est pas pour les textes ». Remarque implacable qui fera taire ceux qui reprochaient à Georges la faiblesse et le manque d’originalité de ses musiques. Il les fustigea lui-même dans sa chanson Le Pluriel : « Je dis, à ces messieurs que mes notes effarent/ « Tout autant musicien que vous, tas de bruiteurs ! » » Il est reconnu par ses pairs comme un excellent mélodiste. Me revient en mémoire que mon frère sifflait Brave Margot, Une jolie fleur ou Les amoureux sur les bancs publics, on ne siffle plus de nos jours.
Je ne chante pas, sinon dans ma salle de bains, aucune raison donc qu’on m’organise un rendez-vous avec Georges B. Ceci dit, cela faillit se produire à l’occasion d’un de mes nombreux séjours auprès de mes aïeux de Sète. Ils avaient rencontré Brassens plusieurs fois à la « baraquette » d’un ami commun sur le Mont Saint-Clair. Cette fois-là, je devais être fébrile, IL devait passer… Je me demande encore parfois sur quoi nous aurions pu nous entretenir sans que je l’ennuie.
Je me suis contenté de déambuler au milieu des cabanons de la Pointe Courte sur le bord de l’étang de Thau. Je me suis glissé parfois au fond de l’impasse Florimont, aujourd’hui pimpante, de son temps à la limite de l’insalubrité. Comment put-il y passer un tiers de son existence, alors même que se pointait la notoriété ?
« Les textes de Brassens sont (encore) une formidable boîte à outils pour décoder l’époque, la critiquer et en rire, si possible ». Écoutez L’Auvergnat plutôt que les horreurs proférées à longueur de journée par certains de nos politiques et journalistes.
Non, Brassens n’est pas mort, il b… encore avec François Morel pour Fernande et Yolande !
*http://encreviolette.unblog.fr/2014/04/01/l-riffard-ca-devrait-etre-obligatoire/
**Quelques billets anciens :
http://encreviolette.unblog.fr/2007/12/26/impasse-florimond-paris-xiveme-a-la-rencontre-de-georges-brassens/
http://encreviolette.unblog.fr/2008/10/29/georges-brassens-a-crespieres/
http://encreviolette.unblog.fr/2012/09/22/le-22-septembre-aujourdhui-je-ne-men-fous-pas/
http://encreviolette.unblog.fr/2008/04/29/supplique-pour-etre-enterre-sur-une-plage-de-sete/

Vous pouvez laisser une réponse.
Quelques mots d’un ami :
« ce cher, irremplaçable « tonton Georges ».
Je l’écoute toujours avec le même ravissement. La même gourmandise.
Il aurait 100 ans… Ma mère aussi, cette année. C’est à n’y pas croire !
Merci. Et puis, la « supplique » bien sûr. Mais tant de chansons admirables (un faible pour « Pénélope » et son « Ulysse de banlieue »…).
Allons, je vais mettre un CD en route ! »
Merci pour ce joli billet… un de plus ! Amitié.