Archive pour le 6 juin, 2020

Je déconfine, nous déconfinons, vous déconfinez …

Rappel des états d’âme précédents :
http://encreviolette.unblog.fr/2020/03/23/mon-confinement-j8/
http://encreviolette.unblog.fr/2020/03/25/mon-confinement-j10-avec-lassistance-de-cavanna/
http://encreviolette.unblog.fr/2020/03/27/mon-confinement-j13/
http://encreviolette.unblog.fr/2020/04/01/mon-confinement-au-1er-avril/
http://encreviolette.unblog.fr/2020/04/06/mon-confinement-deja-3-semaines/
http://encreviolette.unblog.fr/2020/04/15/mon-confinement-merci-pour-le-rab/
http://encreviolette.unblog.fr/2020/04/23/mon-confinement-bientot-le-joli-mois-de-mai/
http://encreviolette.unblog.fr/2020/05/03/mon-confinement-deconfinement-ou-deconfiture/
http://encreviolette.unblog.fr/2020/05/13/mon-deconfinement/
http://encreviolette.unblog.fr/2020/05/18/mon-deconfinement-et-surtout-un-hommage-a-idir/

Ce matin de lundi de Pentecôte, en ouvrant le rideau de la chambre sur une troisième semaine de déconfinement, je tombe nez à bec avec une tourterelle qui roucoule tranquillement dans l’arbre, à moins de deux mètres. Elle n’est pas farouche et qui sait si ses vocalises ne me sont pas destinées : « Alors, vous n’avez rien compris ? Vous recommencez votre boucan avec vos bagnoles, vos avions, il y a même un abruti qui fait du rodéo sur la roue arrière en motocyclette dans le parc ! »
Je pense à Nougaro qui, de manière métaphorique, chantait le mois de mai 68 que beaucoup d’analystes et chroniqueurs évoquent, souvent de manière erronée, en perspective de la période que l’on traverse :

« Le casque des pavés ne bouge plus d’un cil
La Seine de nouveau ruisselle d’eau bénite
Le vent a dispersé les cendres de Bendit
Et chacun est rentré chez son automobile.
J’ai retrouvé mon pas sur le glabre bitume
Mon pas d’oiseau forçat enchainé à sa plume
Et piochant l’évasion d’un rossignol titan
Capable d’assurer le Sacre du Printemps.
Ces temps ci, je l’avoue, j’ai la gorge un peu âcre
Le Sacre du Printemps sonne comme un massacre
Mais chaque jour qui vient embellira mon cri
Il se peut que je couve un Igor Stravinski
Mai mai mai Paris mai… »

De manière plus prosaïque, mais aussi surréaliste, la nature a profité du confinement pour reprendre dare-dare ses droits et la réduction de la présence humaine a amené des animaux à s’aventurer dans les villes : un puma à Santiago du Chili, des sangliers à Barcelone, une foule de singes affamés en Thaïlande, des daims dans les rues de Boissy-Saint-Léger.

https://twitter.com/i/status/1249301772830683137

Paris a constitué un extraordinaire territoire d’observation pour les naturalistes. De l’orge des rats au pied des arbres, une laitue scariole de plus d’un mètre, des fraises sur le bitume et même « des fleurs qui dis‘nt quèqu’ chose » comme les coquelicots font un retour remarqué dans les rues de la capitale, c’est Mouloudji qui doit être heureux.
Des renardeaux hantent les allées du cimetière du Père-Lachaise fermé au public. Les lézards des murailles frétillent de la queue et des crapauds accoucheurs donnent naissance à des crapelets sur la butte Montmartre. Profitant de l’absence des ronronnements de moteurs, la grive musicienne et le rouge-gorge lancent leurs trilles. Dans la ferme familiale d’Ariège, des lièvres viennent gambader dans le verger.
Que les amis des bêtes ne se réjouissent pas trop, les spécialistes estiment que nous retournerons très rapidement à la situation antérieure.
Et pourtant, que les abeilles vivent, que je puisse continuer à déguster le miel du Poitou de l’ami photographe Jean-Denis ! Même si je ne suis plus d’âge à taquiner les jeunettes à la chevelure abondante, j’aimerais que reviennent les hannetons* de mon enfance qui colonisaient les tilleuls de la cour, aux soirs d’été.
J’ai vécu les campagnes de hannetonnage, à défaut de n’avoir pas connu la Seconde Guerre mondiale comme semble le regretter le journaliste François de Closets qui vilipende les baby boomers dans son dernier ouvrage. Il s’en était pris, il y a quelques années, à la dictature de l’orthographe, une passion française. Cette fois, il s’indigne devant le comportement égoïste des personnes âgées durant la crise sanitaire … ce monsieur a 85 ans tout de même !
Vous l’aurez ressenti, j’ai envie de m’aérer l’esprit pollué par toutes ces embrouilles de masques et chlroquine, ces joutes phocéennes (aussi antiques que les byzantines) entre élites du monde de la santé et une sommité super star sectaire, populiste et égocentrique (il se surnomme lui-même le « M’Bappé de la médecine »), arbitrées ou orchestrées par les journalistes, les chroniqueurs et surtout des millions d’utilisateurs des réseaux spéciaux absolument incompétents.
J’ai un sale pressentiment qu’à l’automne, certains clameront que nos gouvernants se sont affolés et que, compte tenu que la moitié des victimes du coronavirus provient des EHPAD, il n’y avait pas lieu de mettre le pays à l’arrêt et de le plonger dans le marasme économique pour tenter de sauver la vie de quelques croulants.
Pour l’instant, soyons heureux, nous avons retrouvé « l’art de vivre à la française ». Non pas celui fait de raffinement initié à la fin du Moyen-Âge par Agnès Sorel à la Cour de Charles VII, mais, pour beaucoup, la réouverture des terrasses de bistrots et restaurants.

réouverture des bars

Ceci dit, je bats ma coulpe (de champagne), ma compagne et moi avons marqué cet événement en allant manger dans une pizzeria Bella Vita, tout un symbole !
C’est vrai que l’ambiance était étonnante : pour la majorité, des clients habitués du lieu, en chemisette, short ou robe légère, heureux de se retrouver en société après presque trois mois de confinement, et une squadra de serveurs masqués 100% ritals d’une extrême gentillesse.

Bella Vita

Parmi les joyeusetés sémantiques, j’ai relevé aussi les « effets d’aubaine » à propos des entreprises et ménages qui seraient tentés de gonfler abusivement leurs demandes d’aides pour profiter d’une part du gâteau de milliards promis par l’État. Comprenez donc plus prosaïquement, resquille ou fraude, c’est un autre art à la française avec la sophistication langagière, l’utilisation d’euphémismes pour ne pas heurter. Platon disait : « La perversion de la Cité commence par la fraude des mots ».
Il est quelqu’un qui nous manque cruellement et qui, au temps de sa splendeur artistique, nous aurait ramené à plus d’humilité et de lucidité. L’irrévérencieux Guy Bedos a tiré sa révérence !

Bedos Telerama

Plutôt que retracer son immense carrière, exercice pour lequel je n’ai ni légitimité ni prétention, je vous livre quelques souvenirs personnels. Pour parler trivialement, il fut souvent dans « les bons coups » culturels et citoyens de mon existence.
Et pour commencer, les Dragées au poivre qu’il nous offrit avec Jacques Baratier en 1963 : un film à sketchs, inclassable, désinvolte, qui épinglait tous les snobismes de l’époque, du yéyé aux sciences humaines en passant par la Nouvelle Vague et le cinéma-vérité.
Voici ce que Jean de Baroncelli, éminent critique de cinéma du quotidien Le Monde, en disait lors de sa présentation à la Mostra de Venise (en compagnie de Muriel d’Alain Resnais et Feu follet de Louis Malle) : « Impossible de raconter Dragées au poivre. C’est une sorte d’impromptu cinématographique, qui tient à la fois du bal des Quat’z'arts et des comédies burlesques américaines. On y trouve absolument de tout : des numéros de chant, de danse et de strip-tease, des sketches « branquignolesques » ou « hellzapoppiniens », des monologues, des parodies, mais aussi une satire (sans méchanceté) du cinéma-vérité et des pastiches de Marienbad, de West Side Story et des films d’Antonioni. Le lien qui unit ces multiples épisodes est des plus vagues. Cela n’a d’ailleurs aucune importance. Dans le tourbillon qui nous entraîne la logique perd tous ses droits. »
À l’occasion du festival, une Caravelle déposa sur la lagune, près du Lido, l’extraordinaire troupe d’acteurs qui, autour de Guy Bedos et Sophie Daumier, participaient à ce film « libre », jugez plutôt: Jean-Paul Belmondo, Anna Karina, Simone Signoret, François Périer, Georges Wilson, Monica Vitti, Jean-Pierre Marielle, Francis Blanche, Sophie Desmarets, Alexandra Stewart, Valérie Lagrange, Jacques Dufilho, Claude Brasseur, Marina Vlady, Roger Vadim, Françoise Brion, Elisabeth Wiener, Jean-Marc Bory, Jean Richard, j’en oublie … Pareil casting n’est plus imaginable aujourd’hui.
Puis vint la grande époque du music-hall. Certains de ses sketches, écrits souvent par le futur académicien Jean-Louis Abadie décédé ces jours-ci aussi, ont traversé le demi-siècle : Bonne fête Paulette, le tombeur lourdingue de La Drague, le Boxeur à l’accent pied noir inspiré en partie par Alphonse Halimi champion du monde dans la catégorie des poids coq en battant le boxeur sourd-muet italien Mario d’Agata, dans feu le Vel’ d’Hiv’ de Paris, archi-comble, le 1er avril 1957. Ironie, le combat faillit être interrompu, le plafonnier au-dessus du ring ayant déclenché un incendie. Derrière M’sieur Ramirez, le manager du sketch, on reconnaissait Philippe Filippi l’entraîneur du sympathique Alphonse souvent maladroit devant les micros des journalistes. C’est lui qui avait déclaré « avoir vengé Jeanne d’Arc » à l’issue d’un championnat d’Europe victorieux contre un Britannique. C’était un temps d’avant l’ère de la Communication où l’on brocardait les sportifs, gros muscles et petite tête, notamment dans le « noble art ».
Et puis, il y avait aussi les fameuses vacances : « Marrakech ? Ça nous a déçu. C’est plein d’Arabes. À Marrakech, il n’y a que ça » ! À la fin des années 1960, on sentait encore des relents d’un passé colonial et de la guerre d’Algérie, c’était un temps odieux de « ratonnades », ces menées punitives contre la population maghrébine immigrée. À l’époque, pas forcément plus éclairée que celle de maintenant, l’humour de Bedos dénonçant le racisme ordinaire fut incompris. Au lieu de diviser logiquement racistes et antiracistes, il les rassemblait malheureusement parfois, les rires fusant en deux dimensions des deux côtés, pour des raisons pourtant diamétralement opposées. À tel point que lors d’une émission sur une chaîne de télévision de grande audience, la chanteuse Dani lut un codicille avertissant le public du caractère antiraciste du sketch qui allait suivre. Le combat contre le racisme n’est pas toujours pas achevé, l’actualité en témoigne.
Quand je vis Bedos en scène à l’Olympia, son humour était devenu de plus en plus politique avec ses revues de presse tant attendues. Ses petites fiches en bristol à la main, il fustigeait férocement la classe politique qui faisait l’actualité du moment en dénonçant son hypocrisie, ses bassesses. Il lisait assidûment le Canard enchaîné et les quotidiens d’opinion comme un citoyen ordinaire avant de tourner la comédie des hommes en dérision. Il affirmait clairement ses convictions de gauche mais lâchait à l’occasion ses piques sur ceux qui le décevaient : « Ça devient dur d’être de gauche, surtout quand on n’est pas de droite ! » Censuré sous Giscard, il fut consacré sous Mitterrand « son préféré, même s’il refusa en 1994 la Légion d’honneur : « Je lui en veux de nous avoir caché trop de choses ».
Le final du récital était magnifique, il le conserva jusqu’à ses adieux :

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« La vie est une comédie italienne
Buena sera , signore , signori
La vie est une comédie italienne
Tu ris , tu pleures , tu pleures , tu ris
Tu vis , tu meurs , tu meurs , tu vis
Comediante
Tragediante
C’est ça, c’est ça , la VIE.

Il bidone
Federico Fellini
Il pigeonne
Mario Monicelli
Il fanfaronne
Dino Risi
Ettore Scola
Te voilà
Nous nous sommes tant aimés
Nous nous sommes tant aimés.

Mes chers amis , mes camarades
Rejoignez-moi dans ma parade
Je suis un vieil arlequin mité
Fatigué d’avoir trop crié
Mes mensonges et mes vérités
Sur les tréteaux de charité
De ma commedia dell’arte.

En piste
En piste
Les artistes
C’est notre rôle
D’être drôles.

Dans le rire et dans les larmes
Couvrons un peu le bruit des armes
Les gens sont de plus en plus dingues
Se flinguent avec des mots, se flinguent
Avec des flingues
Ils passent leur temps à se flinguer
Et ils voudraient qu’on soit plus gais… »

C’est tellement vrai ! Merci l’artiste pour ce demi-siècle de joies et de rires que tu m’as offert. J’irai, j’espère un jour, te rendre visite au lumineux village de Lumio où tu reposeras tout près d’une chère jeune fille fauchée dans sa belle jeunesse par un chauffard.
Ironie de l’actualité parfois vacharde, de qui hérite-t-on ? De Bigard ! Tragique !
J’ai envie de vous parler plutôt de Michel Piccoli, bon dieu, les bons partent à la pelle en ce moment ! C’était le plus secret des monstres sacrés du cinéma. Qu’en dire de plus qu’énumérer sa carrière étincelante : homme de télévision avec son exceptionnel Dom Juan de Marcel Bluwal, comédien au théâtre sous les plus grands Peter Brooks et Patrice Chéreau, acteur avec les cinéastes de la Nouvelle Vague Chabrol et Godard, mais aussi Alain Resnais, Jean-Pierre Melville, Claude Sautet, Jacques Rivette, Louis Malle, Agnès Varda, Leos Carax, Ettore Scola, Marco Ferreri, Nanni Moretti, Luis Bunuel, et même Alfred Hitchcock. Vertigineux !
Il pouvait être extravagant, ainsi dans Themroc de Claude Faraldo, une fable soixante-huitarde anticapitaliste où peintre en bâtiment, il pétait un plomb et se révoltant contre l’absurdité du métro-boulot-dodo, il régressait en homme des cavernes « bouffant du flic » au pied de la lettre. Ou encore, dans Touche pas à la femme blanche de Marco Ferreri, il composait un Buffalo Bill ridicule dans une farce western, reconstitution de la bataille de Little Big Horn au milieu des pelleteuses et bulldozers des anciennes Halles Baltard en pleine destruction.
Dans mes leçons de cinéma à destination des professeurs et des élèves, j’utilisais souvent la séquence de son accident au volant d’une Alfa-Roméo Giuletta dans Les Choses de la vie pour travailler sur la notion de point de vue dans un récit.

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« Et mes seins, tu les aimes mes seins ? Et mes fesses, tu les aimes mes fesses ? » Qui ne rêva pas d’être à la place de Piccoli au lit avec Bardot nue dans la scène mythique du Mépris de Godard imposée par les producteurs américains !
Au-delà de leur carrière d’artiste, Bedos et Piccoli étaient des citoyens entiers, libres et engagés. Quelles bouffées d’air pur, nous respirions en leur compagnie !
L’enseignant, fils et petit-fils d’enseignants, suit, avec un œil attentif et condescendant, la gestion du coronavirus au sein de l’Éducation Nationale, et notamment l’organisation du baccalauréat. Ainsi, j’ai lu que la commission de la formation et de la vie universitaire de l’université Paris-Panthéon-Sorbonne avait adopté la proposition de l’UNEF (syndicat d’étudiants) de ne pas prendre en compte les notes inférieures à la moyenne, en somme, un autre effet d’aubaine, l’invention du nouveau concept de « moyenne améliorable pour tous » ! Le diplôme sera intégralement décerné via un contrôle continu  pour la première fois, contrairement aux assertions de certains chroniqueurs mal informés et réseaux sociaux déclarant que le bac organisé, dans les mêmes conditions, à la suite des manifestations de mai 68, n’avait pas plus de valeur. J’en parle, avec d’autant moins esprit de susceptibilité, que j’avais obtenu le précieux sésame doublé même alors d’une première partie, quelques années avant les événements de mai tant honnis aujourd’hui.
Rétablissons les faits ! De la guerre du Vietnam au Printemps de Prague, de la famine au Biafra aux Jeux Olympiques de Mexico, de l’assassinat de Martin Luther King au film de Kubrick, 2001, l’Odyssée de l’espace, l’année 68 fut celle de bouleversements dans le monde entier, bien au-delà de notre Mai français, et face à la grève générale, les épreuves écrites du bac étant trop difficiles à mettre en place, le gouvernement décida de ne faire passer aux candidats que des oraux, et ce sur une seule journée. Les lycéens disposaient de vingt minutes de préparation et de quinze minutes d’entretien dans chaque matière.
Pour être objectif, les examinateurs se montrèrent dans l’ensemble indulgents, ce qui se traduisit par un taux de réussite de 81,3%, loin des scores de 1967 (59,6%) et 1969 (66%). Là-dessus, certains historiens et sociologues ont vite conclu qu’un certain nombre de ces baby-boomers n’auraient pas obtenu leur diplôme sans ce réaménagement d’urgence et purent ainsi poursuivre des études et connaître un surcroît de salaires et de réussite professionnelle.
Les infortunés bacheliers de la promotion « corona » seront peut-être, de la même façon, voués aux gémonies dans quelques décennies.
Les lycéens de classes terminales ne connurent pas pareille mansuétude en 1944 et passèrent le bac les 3 et 4 juin malgré l’imminent débarquement en Normandie des troupes alliées. L’année scolaire avait été perturbée par la guerre, certains professeurs ayant été déportés en Allemagne (dont parfois ils ne revinrent pas), des établissements étant également occupés (c’était aussi le cas du collège que dirigeait ma maman). Pas facile de potasser le mythe grec d’Iphigénie entre deux alertes ! Il avait même été demandé au ministre « s’il serait possible d’accorder aux jeunes étudiants, volontairement enrôlés dans la Défense Passive pour porter secours aux sinistrés (notamment, déblaiement de gravats) , des majorations de points au baccalauréat ».
Les épreuves écrites se déroulèrent quasiment sans encombres. Les oraux, par contre, furent annulés par manque d’examinateurs, ainsi que les mathématiques et l’histoire à cause de difficultés de transport et d’une pénurie de papier !
La situation était plus compliquée en Normandie, notamment dans l’académie de Caen,. Les corrections souffrirent du débarquement et de la bataille de Normandie : une grande partie des copies furent égarées voire détruites. En conséquence, une nouvelle session se tint à Caen en octobre 1944.
Évidemment, éternel conflit intergénérationnel, cela n’empêcha pas les barbons d’alors, jaloux de leurs lardons, de se lamenter de la baisse d’exigence, en murmurant que « c’était autre chose à leur belle époque ».
Le virus du pangolin semblant s’assagir, la fièvre gagne maintenant la rue avec des manifestations pour dénoncer des violences policières. Bientôt, vont refleurir les pancartes avec le fameux slogan « CRS SS »

CRS SS

On pense trop souvent à tort que c’est un héritage de Mai 68 et des célèbres affiches, placardées sur les murs parisiens, issues de l’Atelier populaire de l’École des Beaux-Arts.
En fait, ce slogan naquit en novembre 1948 dans un titre d’un article du quotidien L’Humanité à l’occasion des grandes grèves des mineurs (340 000) contre les décrets Lacoste. Le ministre de l’Intérieur, le socialiste Jules Moch, tenta de les réprimer en envoyant les blindés et en donnant l’ordre aux forces de l’ordre, les nouvelles Compagnies Républicaines de Sécurité, de tirer à balles réelles (après sommation) et de traîner de force les mineurs d’Afrique du Nord dans les galeries. Le 8 octobre, à Merlebach, un premier mineur fut tué à coup de crosse par un CRS.
Rappelez-vous, je l’avais évoqué avec scepticisme, lors de « ma marche républicaine** » du 11 janvier 2015, après la barbarie de Charlie-Hebdo, la France dans la rue applaudissait ses flics. Renaud en embrassa même un dans une chanson.

« Nous étions des millions
Entre République et Nation
Protestants et catholiques
Musulmans, juifs et laïcs
Sous le regard bienveillant
De quelques milliers de flics
Solidaires avec ceux de Charlie
Et puis j’ai vu défiler
Quelques bandits notoires
Présidents, sous ministres
Et petits rois sans gloire
Et j’ai vu, et j’ai vu
Le long du trottoir un flic
Qui avait l’air sympathique
Alors je l’ai approché
Et j’ai embrassé un flic … »

Ainsi va la vie, comédie italienne, comédie française … Prenez encore soin de vous !

* http://encreviolette.unblog.fr/2012/11/02/il-ny-a-presque-plus-de-hannetons/
** http://encreviolette.unblog.fr/2015/01/17/ma-marche-republicaine-du-11-janvier-2015/

Publié dans:Ma Douce France |on 6 juin, 2020 |Pas de commentaires »

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