Chandeleur à ta porte, c’est la fin des feuilles mortes !
Ce vieux dicton m’est revenu en mémoire, cette semaine, avec les bruits lancinants des engins des cantonniers chargés d’aspirer les dites feuilles dans le parc voisin. 8 heures du matin, vous vous rendez compte ? Finalement, j’ai accepté avec bienveillance le zèle de ces employés municipaux qui constituent le fonds de commerce principal des humoristes Les Chevaliers du fiel.
Je venais de trouver mon propos de ce début de mois de février avec la fête de la Chandeleur. En effet, c’est la tradition qui veut cela, elle a lieu chaque année immuablement le 2 février, soit 40 jours après Noël.
Je me doute que les plus gourmands d’entre vous, surtout vos enfants ou petits-enfants voire arrière-petits-enfants, n’ont que faire de ces considérations religieuses. Après la bûche de Noël et la galette des rois de l’Épiphanie, voici venu le premier temps des crêpes, le second étant le Mardi Gras, fête mobile par contre, se déroulant 47 jours avant Pâques.
Comme beaucoup de fêtes, avant d’être religieuse la Chandeleur fut païenne et latine. En effet, du temps de l’Empire romain, on célébrait les Lupercales, inspirées de Lupercus dieu de la fécondité et des troupeaux, aux environs du 15 février. L’esprit de ces cérémonies, hors qu’elles poussaient les individus à se livrer à une certaine débauche, était de marquer l’entrée dans une nouvelle période de l’année avec les premières semailles dans les champs, le retour à la lumière aussi les jours rallongeant de façon significative.
La chrétienté aurait récupéré et supprimé cette fête païenne au Vème siècle, Gélase 1er, 49ème pape de l’Église catholique, associant la Chandeleur aux chandelles, en 472, et organisant des processions aux flambeaux le 2 février jour de la présentation du fraîchement né Jésus au Temple de Jérusalem, événement relaté dans l’Évangile selon Luc.
Tableau inachevé de Rembrandt : Siméon glorifiant l’enfant Jésus au temple
Joseph (mais y était-il vraiment pour quelque chose, la PMA n’existant pas ?!) et Marie présentèrent l’enfant à Syméon, un vieillard qui avait été averti par le Saint-Esprit qu’il ne mourrait pas avant d’avoir vu le Messie (rien à voir avec le footballeur du Barça !)
Pour pardonner mon irrévérence, je vous laisse écouter le Nunc dimittis ou cantique de Syméon où celui-ci reconnaît en l’Enfant Jésus le Messie, interprété ici par les moines de l’abbaye de Clairvaux. Ce n’est pas la moindre de mes contradictions, j’aime le chant grégorien.
C’est ce fait sacré qui donna aux chrétiens catholiques le sens de la Chandeleur, où l’on célébrerait la lumière apportée sur Terre. Les croyants développèrent alors l’usage d’une bénédiction des cierges puis d’une procession aux chandelles jusqu’à l’église où se tenait une messe solennelle, d’où le nom de Chandeleur dérivant du latin « Festa candelarum », la fête des chandelles.
À l’issue de l’office, chaque fidèle rapportait chez lui un cierge auquel on prêtait des vertus purificatrices, notamment éloigner le Malin et invoquer les bons augures à veiller sur les semailles de l’hiver qui deviendront les moissons de l’été.
Ne me demandez pas de démêler le chrétien du païen, le vrai du légendaire, on attribue aussi parfois à Justinien le Grand, empereur romain d’Orient d’avoir influencé le calendrier liturgique et ordonné aux habitants de Jérusalem de déplacer la fête de la Présentation de Jésus au Temple du 14 janvier au 2 février.
Il y a une fusion voire une confusion de symboles liturgiques et de croyances et superstitions païennes menant à la tradition des crêpes qui, il faut bien l’avouer, constitue pour beaucoup le quasi unique intérêt de cette fête dans notre France du XXIème siècle.
Certains puisent l’origine des crêpes dans les « oublies », sorte de pain azyme proche en consistance de l’hostie, que le pape Gélase Ier aurait fait distribuer aux pèlerins de Jérusalem arrivant à Rome exténués et affamés.
D’autres font aussi référence au mythe de Proserpine, divinité romaine (la Perséphone de la mythologie grecque), fille de Cérès et Jupiter, déesse de la Lumière. Malgré son enlèvement par Pluton (la sculpture, chef-d’œuvre de François Girardon, est conservée au château de Versailles), et son statut de reine des Enfers, Proserpine était aussi une déesse des saisons et son mythe, recoupant celui de sa mère déesse de l’agriculture, des moissons et de la fertilité, évoque le retour du printemps après l’hiver rigoureux et peu éclairé.
Ainsi lit-on aussi dans Les fêtes de Cérès du poète grec Aristophane, cette tirade de Mnésiloque beau-père d’Euripide :
« Regarde, Thratta, combien toutes ces torches ardentes répandent de fumée ! Thesmophores éclatantes de beauté, veuillez m’accorder ici un accueil favorable, et protéger également mon retour. Ô déesses révérées, Cérès et Proserpine ! Soyez-moi propices, recevez-moi sous votre sauvegarde, renvoyez-moi en vie dans mes foyers. Thratta, mets bas cette corbeille que tu tiens sur la tête, donne-moi la galette qui y est renfermée ; que je la présente en offrande aux deux grandes déesses, Dame Cérès, Divinité très chère et très honorée, et vous sa fille, ô Proserpine, accordez-moi la faveur de vous renouveler souvent cette libation religieuse …
Accordez aussi à ma fille un époux riche, d’ailleurs sot et imbécile, et qu’elle n’ait à songer qu’au plaisir… »
Les paysans, beaucoup plus terre à terre, voyaient dans la forme ronde et la couleur dorée de la crêpe le disque solaire évoquant la sortie de l’hiver et le retour des travaux agricoles. En attestent de nombreux dictons allant dans ce sens :
À la Chandeleur, l’hiver se meurt ou prend vigueur
Rosée à la Chandeleur, l’hiver à sa dernière heure
Si la Chandeleur pleure, l’hiver ne demeure
Soleil de la Chandeleur annonce printemps, fleurs et bonheur mais aussi Soleil de la Chandeleur annonce hiver et malheur
À la Chandeleur il faut manger la soupe dorée pour avoir de l’argent toute l’année
Celui qui rapporte sa chandelle chez lui allumée, pour sûr ne mourra pas dans l’année
S’il pleut à la Chandeleur, il y aura beaucoup de cire et de miel
Si point ne veux de blé charbonneux, mange des crêpes à la Chandeleur
Ou encore l’attendrissant : Chandeleur borgnette, vendange est faite
C’est donc à la Chandeleur que les paysans, pour conjurer le sort, utilisaient leur excédent de farine pour confectionner les crêpes, promesses de fertilité de la terre et prospérité pour l’année à venir.
La coutume voulait que la fermière fasse sauter pour la retourner la première crêpe avec la main droite (malheureux gauchers !) tout en tenant une pièce d’or, du moins un sou, dans la main gauche. La pièce était ensuite placée dans la crêpe roulée, pour une année, au fond ou au-dessus d’une armoire, ce qui présageait des bonnes récoltes à venir. Par contre, laisser tomber la crêpe était signe de malédiction et laissait craindre la disette. De nos jours, avec les crêpières électriques et l’induction, ces considérations existentielles n’ont plus cours.
Dans mon enfance, avec mes parents enseignants on respectait cette tradition de la pièce, uniquement (on ne sait jamais !) par jeu.
Avec eux, le jour des crêpes avait vraiment une saveur particulière qu’il serait impossible aujourd’hui de retrouver, sinon peut-être dans quelques écoles communales de campagne.
Imaginez en effet que ma maman dirigeait un collège de jeunes filles avec un pensionnat dont la gestion était alors entièrement de sa responsabilité (et celle de mon père).
http://encreviolette.unblog.fr/2008/12/17/la-maison-de-mon-enfance/
À la Chandeleur, au menu de la cantine, figuraient invariablement deux crêpes par élève à la préparation desquelles s’étaient affairées avant le dîner les deux employées en cuisine.
L’une d’entre elles s’appelait Madame Arthur. Gamin, j’entrouvrais la petite fenêtre, à mi escalier menant au logement de fonction, pour assister en surplomb au déroulement des opérations, en me pourléchant déjà les babines.
Enivré par les délicieuses odeurs de la cuisson, le petit garnement frondeur que j’étais, coquin et irrévérencieux sans le savoir, chantonnait alors un célèbre refrain d’avant-guerre qu’il entendait fredonné parfois par ma maman et ma tante :
« Madame Arthur est une femme
Qui fit parler, parler, parler, parler d’elle longtemps … »
Je vous en apporte la preuve dans ce billet !!!
Je vous assure sinon que la brave « bonne », c’était le nom usuel à l’époque, n’avait rien des tendances licencieuses de l’héroïne popularisée par Yvette Guilbert. Mais, peut-être aussi, voilà ce que c’était, mes chers parents, de m’avoir emmené avec vous, à sept ans, écouter Juliette Gréco à l’Olympia !
Les piles de crêpes que cette chère Madame Arthur avait confectionnées étaient si hautes qu’il en restait toujours beaucoup plus pour moi que les deux réglementaires. Je m’en goinfrais le soir au dîner, et surtout au petit déjeuner du lendemain (je les adore froides aussi).
Même si cela ne tombait pas à la date exacte, la visite à ma merveilleuse mémé Léontine, aux alentours de la Chandeleur, fournissait une autre occasion de manger des crêpes.
J’ai, dans plusieurs billets, brossé le portrait de cette chère aïeule, paysanne de Picardie. Dans sa cuisine qui constituait la pièce principale de la maison, la scène était assez voisine de la représentation picturale de certains tableaux anciens.
La Chandeleur par André-Henri Dargelas (1828-1906)
La Chandeleur par Alfred Desplanques (1853-1930)
Il fallait la voir s’activer devant son antique fourneau presque pour mon unique plaisir. J’avais le droit de manier la lourde poêle en fonte mais mémé le faisait avec tellement plus de dextérité…
Devrais-je m’en vanter, j’adorais le goût de la ch’tiote goutte d’eau-de-vie-de la ferme qu’elle versait dans la pâte.
Outre les crêpes, elle faisait aussi quelques gaufres, dessert typique du Nord de la France et de la Belgique. Il existe notamment la gaufre de Dunkerque et de Lille, celle de Bruxelles, Liège, Binche ou campinoise, mais la meilleure à jamais est celle de Villers-Campsart, le cher village de ma grand-mère.
Je m’en régalais, pour mon « quatre heures », en nappant de confiture de fruits rouges maison, à ras bord les alvéoles.
Les crêpes par Pieter Aertsen (1508-1575) musée Bogmans Van Beuningen à Rotterdam
Il n’est peut-être pas inutile de faire la part (une grosse pour moi) de la confusion souvent constatée entre crêpe et galette. On a tendance à les distinguer en considérant que les crêpes sont sucrées et les galettes salées. C’est plus complexe.
La galette est confectionnée à partir du sarrasin qu’on appelait aussi blé noir. Malgré son appellation courante, le blé noir n’est nullement une espèce du genre Triticum regroupant les variétés de blé donnant la farine de froment.
Le sarrasin est apparu, au XVème siècle, dans l’Ouest de la France, notamment en Bretagne et Normandie. Il servait aussi à faire du pain dont la mie est noire.
La couleur du pain traduisait une certaine condition sociale. Le pain blanc était l’apanage de l’élite, le pain bis celui des bourgeois, et le pain noir était réservé aux classes les plus modestes. Ainsi dans leur cheminement culinaire, on peut attribuer à la crêpe une connotation plus religieuse et à la galette un caractère plus populaire.
Antan, la crêpe de la chandeleur connaissait certaines déclinaisons (qui perdurent encore parfois) selon nos provinces, ainsi le sanciaux berrichon avec des pommes Reine des reinettes de Saint-Martin-d’Auxigny.
À la crêpe, certaines régions préfèrent les beignets de la Chandeleur aux compositions, formes et épaisseurs différentes selon les régions, voire même de noms : bugnes lyonnaises, beugnets, roussettes alsaciennes, merveilles gasconnes, oreillettes languedociennes, tourtisseaux vendéens, roubigneaux, corvechets lorrains, faverolles champenoises, guenilles auvergnates, ganses de Nice (à l’huile d’olive), nouets, foutimassons nantais, croquignolles angevines, crouchepettes landaises … humm, ça sent bon la vieille France ! J’ai pris 1 kilo en 4 lignes !
Chez ma tante, à Marseille puis à Sète, je me délectais des navettes, petits biscuits en forme de barquette, avec ou sans fleur d’oranger.
Lors de mon séjour comme enseignant à Mexico, je découvris la Chandeleur à la mode aztèque. C’est tellement sérieux là-bas que le 2 février, el dìa de la Candelaria, est férié et prétexte, outre la célébration religieuse, à de nombreuses fêtes.
Comme en France, on sacrifie à l’Épiphanie, mais celui ou celle qui trouve le nińo Dios, la fève mexicaine en forme de petit Jésus, doit offrir aux convives, à la Chandeleur, les tamales, petites galettes de maïs salées ou sucrées, farcies de viandes, poissons, légumes et fruits variés, roulées et cuites à la vapeur dans des feuilles de maïs ou de bananier.
Mon appartement se trouvant au-dessus d’une taquerìa (boutique de tacos), j’eus l’occasion de goûter à ces papillotes dont l’origine remonte à l’ère précolombienne. Par Moctezuma, je reconnais que c’est souvent excellent mais attention cependant à l’agressif piment chili.
Retour en France avec la célèbre crêpe Suzette, ce n’est peut-être pas caractéristique de la Chandeleur, encore qu’une petite flambée au Grand Marnier ne devrait pas m’attirer les foudres papales.
D’ailleurs, des querelles (même pas) intestines opposent les tenants du flambage à ceux estimant simplement qu’elle soit revenue au beurre.
De nombreuses légendes circulent sur l’origine de cette crêpe. Le mythe remonterait à 1896 lorsque Henri Charpentier, un apprenti pâtissier de l’illustre Auguste Escoffier, au Grand Café de Monte-Carlo, servant des crêpes au futur roi d’Angleterre Édouard VII, aurait enflammé accidentellement l’alcool. Le prince de Galles trouvant le dessert fort savoureux, Charpentier ne se démonta pas et, s’attribuant le mérite de cette invention, souhaita la lui dédier. Galant homme, le prince Edward suggéra de lui donner le prénom de sa jolie compagne du jour.
Je ne jurerai pas que cette version soit complètement crédible, en effet, le facétieux Charpentier aimait ravir les vedettes du cinéma qui formaient sa clientèle, en leur contant de belles histoires.
Pas grave :
J’ai perdu la tête
Depuis que j’ai vu Suzette …
Au risque que quelques amis bergers ou éleveurs du Couserans me fassent le mauvais œil, je ne peux passer sous silence la fête de la Chandelours.
Une survivance païenne probable, des explications climatiques possibles et une homophonie évidente contribuèrent à la confusion de la Chandeleur et la Chandelours, entre les XIIème et XVIIIème siècles, notamment dans les Pyrénées et les Alpes.
Ainsi, l’écrivaine Isaure Gratacos, parmi ses riches travaux ethnographiques sur le Haut-Comminges (Haute-Garonne) et Haut-Couserans (Ariège), cite un proverbe entendu de la bouche de Philomène Barès (ça sent encore la vieille France, une aïeule de la si bonne saucisse que je ne manque pas d’acquérir à chaque séjour,peut-être ?!), paysanne native (1885) de Girosp, un hameau d’Aspet. Discrètement, en aparté, je vous précise que c’est tout près de là qu’on a commencé à lâcher des ours slovènes, il y a une vingtaine d’années.
S’il fait soleil le jour de la Chandeleur
L’ourse retourne dans sa tanière en pleurant
Car l’hiver s’allonge de quarante jours.
Ces vieilles coutumes célébraient bruyamment le moment où l’ours sortait de son hibernation. On fêtait ce retour à la vie à grands coups de processions carnavalesques, de bals, de simulation d’enlèvement de jeunes filles, de chasses à l’ours fictives. Autant vous dire que le clergé ne devait pas apprécier et qu’aujourd’hui, en Ariège, on festoierait plutôt pour que l’ours slovène se car(a)pate !
Il est difficile de satisfaire tout le monde, ainsi en Amérique du Nord, d’autres croyances présentent le 2 février comme jour de la marmotte !
Avant que je ne tombe en complète décrépitude, j’embaumerai mon propos de quelques considérations florales. Profitant de la douceur de janvier, les perce-neige (le s est toléré pour le pluriel) ont éclos, depuis une quinzaine de jours, sur les pelouses de ma résidence.
Première fleur de l’année, on l’associe volontiers à la Chandeleur. Poétiquement surnommée parfois goutte de lait, on l’appelle candlemas bells (cloches de la Chandeleur) en Grande-Bretagne, et parfois chez nous, violette de la Chandeleur comme dans la poésie de Robert Desnos.
« Violette de la Chandeleur
Perce, perce, perce-neige,
Annonces-tu la Chandeleur,
Le soleil et son cortège
De chansons de fruits de fleurs ?
Perce perce, perce-neige
A la Chandeleur. »
Ces petites clochettes portent bien leur nom à braver le froid de l’hiver pour nous annoncer la venue du printemps. Une légende rapporte que le perce-neige a offert sa couleur à la neige, cadeau que ne désirait faire aucune autre fleur. En échange de quoi, la neige lui permet chaque année de traverser son manteau.
Une autre jolie légende raconte qu’en pleine tempête de neige, Ève, frigorifiée, se mit à pleurer. Un ange apparut alors et, pour la réconforter, transforma ses larmes en perce-neige en lui promettant des jours plus heureux. C’est ainsi qu’outre-Manche, le perce-neige est parfois surnommé Eve’s tear, la larme d’Ève.
Il est devenu l’emblème de l’association caritative créée par le regretté acteur Lino Ventura et son épouse pour venir en aide aux personnes handicapées mentales.
Le Perce-neige devient symbole de l’amour … qui meurt dans la sublime chanson éponyme de Jean-Louis Murat.
« Ce jour, mon cœur se mit à saigner
Comme le lapin de garenne,
Qu’il vous fallut un jour égorger
Pour sacrifier à la haine.
Court le renard, court la fiancée,
Non, nous ne vivions pas un rêve.
Même si les frimas épargnent les blés,
Jamais ne cessera ma peine.
Notre troupeau devait donner du lait au goût
De réglisse et d’airelles.
Quand ce souvenir vient m’attrister,
Je pense à vous perce-neige…
… Peine perdue pour aimer mon prochain,
Je ne suis plus que congère.
Mon âme triste s’étire au loin
Comme s’étire au loin la jachère. »
Ça se déguste avec une crêpe ou une gaufre devant la cheminée du buron, qu’en dîtes-vous ?