Oh la vache !
C’est peut-être ce qu’on appelle l’inspiration ! Sur l’autoroute monotone me ramenant du Sud-Ouest, je réfléchissais à ce que je pourrais bien vous proposer comme billet de rentrée. Soudain l’idée a surgi devant moi : tandis que sur une radio populiste, des « grandes gueules » menaient des discussions de comptoir sur la toute fraîche démission du ministre de l’Écologie Nicolas Hulot, m’est apparu, paissant sur le talus de l’autoroute A20 aux abords de Limoges, un troupeau de vaches … en résine de synthèse.
Lumière, je compris que je tenais là mon sujet. Certes, le populaire ministre se retirait de la politique de sa propre initiative et je ne pouvais donc pas parler de « limogeage ».
Car vous savez que la mise en disgrâce est issue de la capitale du Limousin et l’expression remonte au début de la guerre 14-18. Devant résoudre une grave crise dans le commandement de l’armée française, le général Joffre reçut l’ordre de relever de leur poste de nombreux hauts gradés. Le 27 août 1914, il décida que ces incapables au front se retirassent dans une localité de la 12e région qui, alors, englobait loin des champs de bataille les départements de la Charente, Corrèze, Creuse, Dordogne et Haute-Vienne, et dans laquelle se trouvait Limoges, entre autres.
Il semblerait que sur les 162 officiers ainsi éliminés, il n’y en eut finalement guère qu’une dizaine qui aurait réellement séjourné dans la 12e région, et pas obligatoirement à Limoges même. Comme cette zone géographique contient plusieurs autres villes importantes, les officiers auraient donc très bien pu se faire plutôt « angoulêmer », « briver », « guereter », « tuller » ou « magnac-lavaler » ! C’est limoger qui a connu abusivement l’honneur d’entrer dans le dictionnaire.
À défaut de regarder passer les trains depuis leurs grasses prairies de notre douce France, les vaches investissent désormais les ronds-points des villes nouvelles et des hideuses zones industrielles (voir billet http://encreviolette.unblog.fr/2010/10/23/jai-deux-grands-boeufs-dans-mon-etable-meuh-sur-mon-rond-point/ ).
Quelle laideur ! Est-ce l’image de nos campagnes que nous renverrons aux générations futures ? Il ne faudra pas qualifier de cancre, dans quelques décennies, un écolier affirmant qu’il existe une race de vaches bleues. Qui sait si la robe des vaches n’aura pas cédé alors à la mode des transformations génétiques. Pour la beauté de nos assiettes, la palette des teintes des tomates, des carottes ou aubergines, s’est bien considérablement enrichie.
À l’époque d’une difficile transition écologique, il ne faut certes pas donner plus d’importance qu’elle ne mérite à cette fantaisie artistique, mais tout de même, reconnaissons que ce n’est pas du meilleur goût (dans tous les sens du terme) dans le fief d’une de nos plus prestigieuses races bovines.
Mes visites annuelles au salon de l’agriculture (voir billet http://encreviolette.unblog.fr/2009/03/06/la-plus-grande-ferme-du-monde-un-soir-au-salon-de-lagriculture-2009/ ) me renvoient aux cartes de géographie qui décoraient les murs des classes dans mon enfance.
Véritable litanie poétique ou concours de beauté, j’ai envie, en les citant, de faire défiler devant vous quelques fleurons de races bovines qui faisaient la fierté de nos régions et nos campagnes : la Blonde d’Aquitaine, l’Abondance, l’Aubrac, la Salers, la Tarentaise, la Charolaise, bien d’autres encore, je n’oublie évidemment pas « les vaches rousses, blanches et noires sur lesquelles tombe la pluie » made in ma chère Normandie natale.
J’entends déjà un lecteur contradicteur des Hauts de France qui, malicieusement, me soufflera la Rouge Flamande et la Bleue du Nord ! Cette dernière, migrante de Belgique, s’appelait à l’origine Bleue du Hainaut et ne subissant aucun parcage à Calais, peupla les prairies du littoral de la mer du Nord. Avec sa cousine la Blanc bleu belge, elle possède une robe tachetée de gris, bleu et noir beaucoup plus discrète que leurs consœurs du talus limousin.
Pour poursuivre avec ma non hallucination de vaches bleues, j’appelle à la rescousse un amoureux des vaches qui, coïncidence, m’a tenu compagnie lors de mes billets récents sur le Tour de France 1958. En effet, l’écrivain Christian Laborde, outre Claude Nougaro et le vélo, aime les vaches, notamment celles de ses Pyrénées, des cols d’Aubisque et Tourmalet que les coureurs avaient autrefois la mauvaise surprise de trouver flânant paisibles sur la chaussée, celle aussi de la couverture du disque microsillon vinyle des Pink Floyd : « J’ai vécu au milieu des vaches, et les vaches ont fait de moi, non pas un apôtre du bon vieux temps, mais un ruminant, c’est-à-dire un rêveur ».
Ainsi, Christian Laborde a écrit, il y a un ou deux ans, La cause des vaches, un livre intelligent et incisif (comme toujours) qui constitue une célébration de la vache et un pamphlet contre l’agrobusiness.
Il jette sa gourme en particulier sur la trop fameuse ferme des 1 000 vaches en Picardie :
« 1000 vaches, 750 génisses arrachées aux prairies, privées de la compagnie des piafs, menottées, entravées, incarcérées, sous l’infernale tôle d’un hangar sans fin, la tête coincée entre des barreaux d’acier, les sabots pourrissant sur le ciment souillé, le ciel jamais : pauvres bêtes !
Horrible la vie qu’on leur impose. Atroce la mort qu’on leur réserve.
Site assassin, des tôles donc et du béton sur lequel la pluie se brisera les os, béton cruel venu de tous les ronds-points du pays, de tous les périphériques saturés de pare-chocs, béton couleur de matons et de verrous, cavalcade mortelle de cadenas, piège dont les mâchoires se sont refermées sur les bêtes blessées.
Et autour du site, l’herbe a peur, tremble de toute l’échine de ses brins. Elle sait ce qui se passe derrière les murs sans fenêtres, semblables à ceux des abattoirs. Elle perçoit la plainte sourde des vaches prisonnières. Les vaches pleurent, l’herbe est inconsolable.
Et la route qui mène au site voudrait rentrer sous terre, disparaître sous la glaise, mourir. Elle ne veut plus sentir sur son dos les essieux des bétaillères qui conduisent les vaches à la salle de torture, à la maison d’arrêt. La route ne veut plus entendre les veaux sangloter, appeler en vain leurs mères.
Ça vient d’où, c’est né comment, qui a conçu l’horreur ?
Certainement pas un paysan. Jamais un type nourri au lolo de la terre et de l’eau, un gonze qui connaît le patois spongieux des limaces et reçoit sur son portable les textos du vent n’aurait construit une prison pour des bêtes.
Certainement pas Rosa Bonheur. Encouragée par Théophile Gautier, Rosa ne plantait son chevalet que devant le mufle mouillé des vaches. Rosa, les vaches, elle a passé sa vie à les peindre, à colorier leurs taches, à vernir leurs sabots … »
Oh oui, quel bonheur que l’écrivain évoque Marie-Rosalie, dite Rosa, Bonheur, une artiste peintre et sculptrice du XIXème siècle qui se spécialisa dans les scènes de genre avec les animaux et en particulier les vaches.
Il est où le bonheur ? geint Christophe Maé. Au musée d’Orsay où vous pouvez admirer Labourage nivernais, le chef-d’œuvre de Rosa ! Imaginez que c’est ce petit bout de femme d’un mètre cinquante qui a peint ce panoramique de 2,6 mètres de long sur 1,34 mètre de haut !
Pas de fils électriques, d’enseignes commerciales, ni même d’éoliennes en arrière-plan, mais une plaine joliment vallonnée et fermée par un coteau boisé. Cette scène, datée de 1849, décrit le premier labour, nommé sombrage, que l’on effectuait au début de l’automne pour ouvrir la terre afin de l’aérer pendant l’hiver. Ces bœufs du Charolais-Nivernais à la robe bleue, (m)euh pardon rousse et blanche sont les héros d’un hymne au travail des champs. Ils entrèrent au musée du Luxembourg puis au Louvre, avant de voyager en Angleterre et les Etats-Unis, puis enfin rejoindre « l’étable » de l’ancienne gare d’Orsay.
Les toiles de Rosa sont vachement belles, admirez encore cette scène de pâturage.
Laborde, débordant de lyrisme, fait aussi référence à quelques poètes pour magnifier les vaches. Ainsi, cite-t-il Émile Verhaeren avec quelques passages de son recueil Les flamandes, les fla-les fla les flamandes qui paissent sans rien dire au dimanche sonnant … je m’égare.
Peut-être, les apprîtes-vous comme récitations à la communale. Ainsi, Kato :
« Après avoir lavé les puissants mufles roux
De ses vaches, curé l’égout et la litière,
Troussé son jupon lâche à hauteur des genoux,
Ouvert, au jour levant, une porte à chatière,
Kato, la grasse enfant, la pataude, s’assied,
Un grand mouchoir usé lui recouvrant la nuque,
Sur le vieil escabeau qui ne tient que d’un pied,
Dans l’ombre dense, où luit encore un noctiluque.
Le tablier de cuir rugueux sert de cuissart ;
Les pieds sont nus dans des sabots. Voici sa pose :
Le sceau dans le giron, les jambes en écart,
Les cinq doigts grappilleurs étirant le pis rose.
C’est sa besogne à l’aube, au soir, au cœur du jour,
De venir traire et bousculer gaiement ses bêtes,
En songeant d’un œil vague aux bombances d’amour
Aux baisers de son gars dans les charnelles fêtes,
De son gars, le meunier, un gros rustaud râblé,
Avec des blocs de chair bossuant sa carcasse,
Qui la guette au moulin tout en veillant au blé,
Et la bourre de baisers gras, dès qu’elle passe.
Mais son étable avec ses vaches la retient ;
Elles sont là, dix, vingt, trente, lourdes de graisse,
Leur croupe se haussant dans un raide maintien,
Leur longue queue, au ras des flancs, ballant à l’aise.
Propres ? Rien ne luit tant que le poil de leur peau ;
Fortes ? Leur cuisse énorme est de muscles gonflée ;
Leur grand souffle, dans l’auge emplie, ameute l’eau,
Leur coup de corne enfonce une cloison, d’emblée.
Elles mâchonnent tout d’un appétit goulu :
Glands, carottes, navets, trèfles, sainfoins, farines,
Le col allongé droit et le mufle velu,
Avec des ronflements satisfaits de narines,
Avec des coups de dents donnés vers le panier
Où Kato fait tomber les raves qu’elle ébarbe,
Avec des regards doux fixés sur le grenier
Où le foin, par les trous, laisse flotter sa barbe.
L’écurie est construite à plein torchis. Le toit,
Très vieux, très lourd, couvert de chaume et de ramée,
Sur sa charpente haute étrangement s’asseoit
Et jusqu’aux murs étend ses ailes déplumées.
Les lucarnes du fond permettent au soleil
De briller à travers leurs toiles d’araignées,
Et, le soir, de frapper d’un cinglement vermeil
Les marbres blancs et roux des croupes alignées.
Mais, au dedans, s’attise une chaleur de four
Qui monte des brassins, des ventres et des couches
De bouse mise en tas, pendant que tout autour
Bourdonne l’essaim noir et sonore des mouches.
Et c’est là qu’elle vit, la pataude, bien loin
Du curé qui sermonne et du fermier qui rage,
Qu’elle a son coin d’amour dans le grenier à foin,
Où son garçon meunier la roule et la saccage
Quand l’étable profonde est close prudemment,
Que la nuit autour d’eux répand sa somnolence,
Qu’on n’entend rien, sinon le lourd mâchonnement
D’une bête éveillée au fond du grand silence. »
Quand j’étais enfant, j’adorais dormir chez ma mémé Léontine dans la chambre contiguë à l’étable et entendre le bruit de la chaîne et des sabots de sa dernière vache, celle qu’elle trayait à la main. J’entends encore le son du lait sortant du pis et giclant sur la paroi du seau. J’ai encore la saveur de ce bon lait cru qu’elle bouillait ensuite dans la casserole avant d’y mélanger deux cuillerées de chocolat en poudre Banania. Y’a bon, la connotation semble raciste aujourd’hui, mais c’était rudement bon !
Comment encore ne pas s’asseoir aussi auprès de l’aïeul et assister au touchant spectacle décrit par Victor Hugo :
« Devant la blanche ferme où parfois vers midi
Un vieillard vient s’asseoir sur le seuil attiédi.
Où cent poules gaîment mêlent leurs crêtes rouges,
Où, gardiens du sommeil, les dogues dans leurs bouges
Écoutent les chansons du gardien du réveil,
Du beau coq vernissé qui reluit au soleil.
Une vache était là tout à l’heure arrêtée.
Superbe, énorme, rousse et de blanc tachetée,
Douce comme une biche avec ses jeunes faons,
Elle avait sous le ventre un beau groupe d’enfants.
D’enfants aux dents de marbre, aux cheveux en broussailles
Frais, et plus charbonnés que de vieilles murailles,
Qui, bruyants, tous ensemble, à grands cris appelant
D’autres qui, tout petits, se hâtaient en tremblant,
Dérobant sans pitié quelque laitière absente.
Sous leur bouche joyeuse et peut-être blessante
Et sous leurs doigts pressant le lait par mille trous,
Tiraient le pis fécond de la mère au poil roux.
Elle, bonne et puissante et de son trésor pleine,
Sous leurs mains par moments faisant frémir à peine
Son beau flanc plus ombré qu’un flanc de léopard,
Distraite, regardait vaguement quelque part… »
Mais revenons à la moins réjouissante réalité du moment, c’est qu’il y a une ribambelle de vaches bleues dans cette zone industrielle ! Et tandis que j’attends dans la file aux pompes de carburant pour m’approvisionner en gazole (vous voyez le paradoxe), j’en croque une avec mon smartphone.
Et sans le vouloir, instinct du bon photographe (!), je découvre, en arrière-plan, l’enseigne Meuh !.
Après enquête, j’apprends qu’il s’agit d’une chaîne de restaurants spécialisés dans « l’entrecôte de qualité », c’est même leur slogan. En observant plus attentivement la carte, je constate qu’il faut compter tout de même trente euros pour une entrecôte de … race limousine ! Un comble, non ?
La mondialisation et l’Union Européenne font ombrage à la richesse de nos élevages, et je vous avoue ma perplexité et mon indignation patriotique lorsque dans les grills des aires d’autoroutes (mais pas seulement) du Centre de la France, vous est proposée de la viande bovine d’Irlande ou d’Autriche, pas forcément mauvaise au demeurant.
Comprenez que je sois attaché à une tradition de « bonne bouffe », notamment lorsqu’il s’agit de viande bovine. Dans mon enfance, mon bourg natal normand possédait le second marché aux bestiaux de France derrière celui de Sancoins dans le Cher.
Le jeudi, qui était alors pour les écoliers le mercredi de maintenant (!), c’était une curiosité de me rendre au foirail, tout près du domicile familial. Il était pittoresque d’observer, dans cette odeur de pisse et de bouse, les longues tractations entre les maquignons, chevillards et les paysans venus vendre leurs bêtes. Au final, ils finissaient presque toujours par « toper la main » et aller arroser l’affaire au Café du Franc-Marché !
Mon père, professeur mais aussi fils et frère de paysans, élu municipal, entra à la retraite dans le conseil d’administration de la régie des abattoirs contigus au champ de foire. Nul doute qu’il exerçait sa mission avec la même probité et esprit citoyen que dans son enseignement.
Les adeptes de la cuisine végétarienne ou végane diront peut-être que je fus « mal élevé » !
Plutôt que m’attarder devant la vache bleue irradiée, je vous ressers une rasade de Bonheur.
Célébrée comme la peintre animalière la plus talentueuse de son époque, Rosa Bonheur fut aussi la première artiste à recevoir la croix de la Légion d’honneur des mains de l’Impératrice Eugénie. Elle mena une vie de femme libre et apparaît aujourd’hui comme une figure pionnière de la cause homosexuelle et féministe, en ayant vécu pendant près d’un demi-siècle une union avec la même femme.
J’ai envie de lui dédier le savoureux poème de l’écrivaine belgo-israélienne Esther Granek, La vache dans tous ses états :
« Un jour ou l’autre qui n’a dit,
pris de colère ou de dépit
ou pour toute raison qui fâche :
« la sale vache ! »
ou « peau de vache ! »
ou « vieille vache ! »
ou « grosse vache ! ».
Et tant et plus, tutti quanti.
Des attributs à l’infini…
Or, un matin, v’là que surgit
« la vache folle ». Bel inédit !
Sitôt les continents s’affolent
et dans le monde il n’est qu’un cri :
« La vache folle ! »
Avouons-le discrètement :
Même assortis d’un tremblement,
que joliment ces mots s’accolent !
« La vache folle ! ».
Pourrait-il en être autrement ?
De folie tout bœuf est exempt.
Taureau châtré ? mâle pourtant !
Ainsi jamais n’entendrez dire :
« Rôti de vache ». Ça fait trop rire !
Quel menu pourrait le souffrir ?
Le « bœuf bourguignon », c’est certain,
ne peut se mettre au féminin…
Dès lors que la fierté virile
est bien ancrée dans nos assiettes,
la vache, ici, n’est point en fête…
Mais tant de « vaches », en nous, défilent… »
Il en est d’autres (vaches) qui nous regardent de l’autre côté de l’autoroute, dressées tels les Atlantes toltèques de Tula ou les « moaï » de l’île de Pâques. Je préfère.
Elles séjournent dans le Pôle de Lanaud qui rassemble la plupart des organismes intervenant dans la sélection de la race bovine limousine. Est-ce si rassurant que cela ?
J’ai repris la route, attention au 80 km/h hors des 4 voies avec séparateurs !
En guise de conclusion, j’emprunte encore à Christian Laborde : « Quand je te parle des vaches, je te parle de toi, également de lenteur. C’est pas un truc de vieux, la lenteur. La lenteur, c’est un truc de gourmand. II s’agit d’écouter, de regarder, de savourer, de méditer, comme le faisaient les vaches. Je les ai vues faire, les vaches. Elles n’accéléraient jamais. Le sabot sur le champignon, jamais. »
Quelques kilomètres plus loin, en pleine campagne, quelques « vraies » vaches limousines à la belle robe marron, couchées dans un pré en contrebas, nous ont regardé pique-niquer !
Quel bonheur ! Au fait, les fresques de la grotte de Lascaux, pas très lointaine, attestent que les bovins étaient présents depuis longtemps à l’ouest du Massif Central. Ne sont-elles pas de meilleures ambassadrices que les vaches bleues ?
On aspire à la vie en rose, on rêve en bleu … c’est compliqué tout ça ! J’arrête mes vacheries.
