Archive pour le 26 janvier, 2013

Je vous présente un de mes lecteurs : Pierre ROCHETTE

Vous l’ignorez sans doute mais une carte du monde figure dans la plate-forme d’administration de mon blog. Il suffit que je promène la souris dessus pour que s’affiche le nombre de connexions journalières qui s’effectuent dans chaque contrée de la planète.
Ainsi, je constate assez régulièrement des visites en provenance notamment d’internautes d’outre-Quiévrain et de Suisse bien que je ne sois ni domicilié à Néchain, ni possesseur d’un coffre en Helvétie. Il est aussi parfois quelques Brésiliens et Russes qui s’emberlificotent peut-être dans la Toile. Quelques cousins canadiens curieux me font aussi l’honneur sinon de me lire, du moins de frapper à ma porte, vous allez en avoir la preuve.
J’avoue que je suis quelque peu fasciné mais surtout intrigué par les motivations ou les errances de ces lecteurs potentiels. Et voici que l’un d’entre eux s’est démasqué en déposant un commentaire très personnel à la fin de mon billet du 1er décembre 2010 « Châtaignes dans les bois se fendent
Plutôt qu’il ne demeure dans une semi confidentialité, j’ai souhaité le mettre en pleine lumière en lui consacrant ce billet. Je vous le livre d’abord tel que je l’ai reçu :

bravo pour cet article
sur la vie d’autrefois
et l’usage des poêles à bois:)))

Dans le cadre
de mon projet poétique
de disperser aléatoirement les cendres de mon oeuvre
littéraire aléatoire dans la mer des blogs pertinents mais
aléatoires du numérique

permettez-moi
de vous offrir
une de mes chansons
écrite sur le thème du poêle à bois:)))

LA CHANSON DU POÊLE À BOIS

ma mère faisait des toasts su l’poêle à bois
quand j’t’ais p’tit gars, quand j’t’ais p’tit gars
à m’disait le bonheur, c’est comme le beurre
ça fond dans bouche aussitôt qu’on y touche

mais si tu me tiens ben la main
pis qu’tu me donnes un gros câlin

m’en va t’serrer si fort
que dans vie
tu manqueras jamais de rien

y aura d’mon poêle à bois
dans chacun d’tes chagrins

2-
mon père mettait des bûches dans l’poêle à bois
quand j’t’ais p’tit gars, quand j’tais p’tit gars
y m’disait la passion, c’est comme la braise dans l’fond
ça vire en cendre, si tu la laisses descendre

mais si tu r’gardes tes souliers
pis ma manière de t’es lasser

m’en va serrer si fort
que dans vie
tu manqueras jamais de rien

y aura d’mon poêle à bois
dans chacun d’tes chagrins

3-
c’est pas pour rien qu’ma maison c’est la rue
comme un p’tit gars, comme un p’tit gars
dans cheminée, quand j’vois sortir d’la fumée
ca m’rappelle le poêle à bois de mon passé

j’ai ma mère au creux d’ma main
pis mon père au boutte du soulier

m’a les aimé si fort
que dans vie y manqueront jamais de rien

y aura d’leu poêle à bois
dans chacun d’mes câlins

y aura d’leu poêle à bois
dans chacun d’mes câlins

Pierrot
vagabond céleste

http://www.enracontantpierrot.blogspot.fr
www.reveursequitables.com
http://www.tvc-vm.com/studio-direct-235-1/le-vaga bond-celeste-de-simon-gauthier

Flatté que ma tribune soit cataloguée comme pertinente, vous imaginez bien que, curieux comme je suis, j’ai cliqué aussitôt sur les liens qui y sont joints pour découvrir qui était donc ce Pierrot vagabond céleste. Je suis tombé sur une photographie, une bouille qui inspire la sympathie, qui respire la convivialité, le bon vivre.

Je vous présente un de mes lecteurs : Pierre ROCHETTE dans Coups de coeur pierrot1

Allez savoir pourquoi, je l’imaginais déjà prenant une guitare, racontant des histoires à la veillée. D’ailleurs, son choix de me remercier de mon article sur les châtaignes n’était pas fortuit. J’eus donc envie de poursuivre ma visite.
J’ai mis ensuite un nom sur ce visage bonhomme : Pierre Rochette ! Un patronyme bien d’cheu nous ! Au lycée de Rouen, j’avais un camarade du Pays de Caux qui portait le même.
De plus en plus intrigant, il appartiendrait à une confrérie de rêveurs équitables, entendez par là, toute personne qui décide de prendre soin du rêve d’une autre personne … sans intérêt personnel caché.
Si j’avais les ailes d’un ange, si j’avais des lumières sur mon bike, je partirais (tout de suite) pour Québec, faire un bout de chemin avec l’ami Pierrot.
Il y a près de quatre décennies, il fonda dans le vieux Montréal, les 2P, les Deux Pierrots, une boîte mythique de chansonniers, comprenez chanteurs dans notre langue parfois moins fleurie que la sienne.
À 57 ans, il choisit de renier son style de vie, de donner ses économies, de fermer ses comptes en banque. Il troque sa maison contre une paire de bottes pour aller plus loin dans sa vie, réaliser son rêve de jeunesse en parcourant le Québec comme un vagabond à la recherche de rêveurs comme lui. Il les pourchasse : « Je suis comme l’allumeur de réverbères du Petit Prince. J’allume la flamme enfouie dans le cœur des gens que je rencontre en les incitant à vivre leur rêve … Imaginez la fête quand toutes ces chandelles illumineront le pays ».
L’itinérant désigne parfois un reclus de la société, vêtus de loques, que l’on confond volontiers avec un sans-abri ou un clochard. Rien de semblable pour Pierre Rochette même s’il trouverait sûrement beaucoup de plaisir et d’intérêt à la fréquentation de ces gens que la société laisse en marge.
Avec son bâton de pèlerin, sa vieille guitare, son sac à dos, son faux air de Victor Hugo, Hemingway ou mon ami peintre Marc Giai-Miniet (voir billets des 20 mars 2208, 23 septembre 2010 et 20 avril 2012), il a traversé le Québec de long en large, a dormi sous les ponts, dans des fossés et même … sur des congélateurs. Je me suis même demandé si dedans, il n’y ferait pas « plus chaud ». En effet, il y a quelques jours, un autre internaute québécois me disait qu’actuellement, chez lui, le thermomètre frôlait les trente degrés au-dessous de zéro et que la couche de neige atteignait le demi mètre. Et dire que chez nous, on déclenche des alertes orange et qu’on en fait les titres du journal télévisé pour beaucoup moins que cela !
Toutes ses superbes errances ont inspiré plus d’une centaine de chansons à Pierrot, je le nomme déjà ainsi, il acceptera ma familiarité précoce. Il a une phrase magnifique pour exprimer son vagabondage du corps et de l’esprit : « La souffrance est nécessaire pour remplir son coffre à outils. Plus on souffre et plus notre coffre à outils s’enrichit ».
Ce ne sont pas mes talents de bricoleur qui l’auront conduit jusqu’à moi !
Un jour, Pierrot a rencontré un homme qui sautillait sur place et agitait les bras comme un fou. Il lui demanda les raisons de cette agitation et quel était son rêve : « je veux faire un métier qui me permettra de bouger sans cesse ». Pierre le croisa sur sa route quelque temps plus tard ; il était devenu éboueur. Et de conclure : « Quel beau métier pour cet homme qui avait un rêve ! »
Dans ma brève quête pour cerner le personnage attachant, j’ai déniché et choisi de vous faire écouter sa chanson Molière, « son dieu de la langue française ».

http://www.reveursequitables.com/Assets/VideoClips/Intro%20Moli%C3%A8re.wmv
http://www.reveursequitables.com/Assets/VideoClips/Moli%C3%A8re%20PR.wmv

Il y parle de la guerre inepte, absurde, injuste : « Il y a trop de cercueils dans mon Québec que j’aime tant ! » Sais-tu Pierre que mon nom chez tes compatriotes anglophones signifie cercueil ?
Nous n’allons pas nous séparer sur cette note triste. Permets-moi en guise de conclusion, d’offrir à mes chers lecteurs celle d’une autre itinérante : l’outarde.
Félix Leclerc, un autre vagabond de la poésie dont les souliers ont beaucoup voyagé, l’attendait au mois de mai.

Passage de l\’outarde par Félix LECLERC

En ces temps de froidure, je me suis bien réchauffé le cœur et l’esprit devant ton poêle à bois, cher ami Pierrot!

PS: Je vous conseille vivement de lire le commentaire ci-après. de la plume même de Pierre Rochette. et le dialogue qui s’est instauré. Ils apportent un éclairage supplémentaire sur sa sensibilité.

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