Revoir un Printemps en 2012 ?
J’ai l’habitude de célébrer le printemps lorsqu’il pointe son nez.
Pour ne pas y déroger, j’ai choisi cette année le groupe IAM avec sa chanson (?), du moins son texte, Revoir un printemps. Cela vous surprend, peut-être, que je trempe des mots de rappeurs dans mon encre violette. Ce n’est finalement pas plus incongru que de lire un sonnet de Ronsard sur une tablette numérique. Et puis surtout, l’école de la République a raison d’être fière quand certains de ses élèves issus de l’immigration sont aussi créatifs
Mon choix n’est pas innocent en ces saisons où la notion d’identité française est à géométrie variable et où l’on parle (peut-être) hâtivement de printemps arabe. IAM est un groupe de rap, originaire de Marseille, dont les membres ont notamment comme pseudonymes, Akhenaton, du nom du dixième pharaon de la dix-huitième dynastie, Imhotep, « celui qui vient en paix », personnage historique de l’Égypte antique, et Khephren, une des trois pyramides de Gizeh.
Revoir un printemps est sorti en 2003, après donc le tragique 11 septembre 2001 et le très indigeste 21 avril 2002 ! C’est toujours d’actualité à une quarantaine de jours d’une nouvelle échéance électorale nationale.
C’est cadeau, chers lecteurs, parents et grands-parents de bouts de choux. Le clip est agréable et pour ceux que les accents et les gesticulations des rappeurs agaceraient, je joins les paroles. Cela change, excusez-moi, de l’éclosion des narcisses et du gazouillis des petits oiseaux. Revoir un printemps en 2012 ? C’est mal engagé après la tragédie de Toulouse.
http://www.dailymotion.com/video/xkma1
« Comme quoi la vie finalement nous a tous embarqués,
J’en place une pour les bouts de choux, fraîchement débarqués
À croire que jusqu’à présent, en hiver on vivait
Vu qu’c'est le printemps, à chaque fois que leur sourire apparaît
Je revois le mien en extase, premier jouet téléguidé
Déguisé en cosmonaute, souhait presque réalisé, instant sacralisé
Trésor de mon cœur jamais épuisé, pour mon âme apaisante, Alizée.
Revoir le rayon d’lumière, transpercer les nuages,
Après la pluie, la chaleur étouffante assécher la tuile
Revoir encore une fois, l’croissant lunaire embraser la nuit
Embrasser mes anges, quand l’soleil s’noie
Faire du sommeil une terre vierge, converser dehors sous les
Cierges, revoir son sourire au lever quand j’émerge, sur
Au-delà des turpitudes, des dures habitudes de l’hiver
Peut-être mon enveloppe de môme, abrite un coeur d’Gulliver
Revoir les trésors naturels de l’univers, douce ballerine
L’hirondelle fonde son nid dans mes songes, sublime galerie
À ciel ouvert, les djouns rampent à couvert, nous à l’air libre
Mais les pierres horribles, cachent souvent des gemmes superbes
Sous le couvercle
Revoir la terre s’ouvrir, dévoiler la mer
Solitaire dans la chambre, sous la lumière qu’les volets lacèrent
Impatient de l’attendre, c’printemps en décembre, en laissant
Ces mots dans les cendres, de ces années amères
Comme quoi la vie finalement nous a tous embarqués,
J’en place une pour les bouts de choux, fraîchement débarqués
À croire que jusqu’à présent, en hiver on vivait
Vu qu’c'est le printemps, à chaque fois que leur sourire apparaît
Je revois le mien en extase, premier jouet téléguidé
Déguisé en cosmonaute, souhait presque réalisé, instant sacralisé
Trésor de mon cœur jamais épuisé, pour mon âme apaisante, Alizée
La patience est un arbre, dont la racine est amère et l’fruit doux
J’aimerais revoir mes premiers pas, mes premiers rendez vous
Quand j’pensais, qu’la vie, pouvait rien nous offrir, à part des sous
Maintenant j’sais qu’ça s’résume pas à ça, et qu’c'est un tout,
L’tout est d’savoir, voir, penser, avancer, foncer
On sait qu’le temps, dans c’monde n’est pas notre allié
J’aimerais revoir, l’instant unique, qu’a fait d’moi un père
Un homme, un mari, on m’aurait dit ça avant, j’aurais pas t’nu l’pari
Normal dans mon cœur, y avait la tempête, les pressions et l’orage
Et pas beaucoup d’monde qui pouvait supporter cette rage
J’aimerais revoir, ces pages, où on apprenait la vie, sans dérapage
L’partage d’l'évolution, à qui j’rends hommage, loin des typhons
J’aimerais revoir, l’premier sourire, d’mon fiston, mon cœur
D’puis c’jour là, j’me sens fier, c’beau gosse, c’est ma grandeur
Un printemps éternel, une source intarissable, plein d’couleurs
C’est l’jardin d’Eden, qui m’protège d’mes douleurs,
Revoir l’époque où y avait qu’des pelés sur le goudron s’arrachant
Autant de printemps répondant à l’appel d’un air innocent
Moins pressé d’aller à l’école pour les cours que pour les potes
S’y trouvant revoir les parties de bille sous le préau se faisant avec acharnement
Tendre moment jalousement gardé comme tous
Avènement d’une jeune pousse que l’on couvre d’amour…..
Pour que rien ne salisse mille fleurs jaillissent
Dès que son sourire m’éclabousse ça m’électrise cette
Racine va devenir chêne massif sève de métisse
Annonçant le renouveau le retour de mes printemps
À travers les siens et construire les siens pour que un jour
Il puisse les revivre à son tour
Comme volant à mon secours ces graines fleurissent
Dans ma tête quand la grisaille
Persiste mur d’images refoulant mes tempêtes
(Voir un printemps superbe à nouveau fleurir)
Comme quoi la vie finalement nous a tous embarqués,
J’en place une pour les bouts de choux, fraîchement débarqués
À croire que jusqu’à présent, en hiver on vivait
Vu qu’c'est le printemps, à chaque fois que leur sourire apparaît
Je revois le mien en extase, premier jouet téléguidé
Déguisé en cosmonaute, souhait presque réalisé, instant sacralisé
Trésor de mon cœur jamais épuisé, pour mon âme apaisante, Alizée »
