Jours de fête … Du musée des arts forains au Grand Palais
Trois chevaux de bois piaffant à l’entrée du musée des arts forains me rappellent ceux juchés sur la roulotte derrière laquelle sautille de bonheur un enfant en ouverture de Jour de fête, le savoureux film de Jacques Tati : les forains débarquent au cœur d’un été des années 1940 pour la fête annuelle d’un petit bourg de la France profonde.
Ce dimanche de septembre, ça va être la fête à Bercy et la file d’attente s’allonge devant les anciens entrepôts de vin où un antiquaire passionné, Jean-Paul Favant a installé depuis 1996 ses magnifiques collections d’art forain. Les occasions de les admirer sont rares car ce musée pourtant magique n’est pas ouvert au public sauf pour des visites de groupes sur demande et quelques réceptions d’entreprises. A la faveur des journées du patrimoine, petits et surtout grands frétillent donc à l’idée de remonter le temps et de goûter au charme suranné d’une fête foraine d’antan. Dans la cour, sommeille une roulotte en tout point semblable à celles qui sillonnaient alors nos provinces.
Nul besoin d’interminables conciliabules comme pour dresser le chapiteau sur la place du village de Sainte-Sévère, décor du film de Tati, ici le lieu n’a de musée que le nom, il n’y a ni sens de visite ni vitrines, nous pouvons toucher les objets précieux et même monter gratuitement sur les manèges d’époque. A l’entrée, des messieurs en redingote et haut-de-forme nous accueillent puis une charmante hôtesse nous abreuve avec clarté d’une foule d’informations que ma curiosité ne soupçonnait même pas.
Allez, roulez jeunesse de 7 à 77 ans ! Je retrouve soudain les joies de mon enfance au temps de la fête Brévière (du nom d’un enfant du pays Louis-Henri, graveur de renommée internationale du XIXème siècle) installée peu après la rentrée des classes sur la place de mon bourg natal de Normandie, de la foire Saint-Romain à Rouen, la seconde fête foraine de France, qui se tenait de la fin octobre à la fin novembre, sur les boulevards et la place du Boulingrin avant d’émigrer en 1983 sur les quais de la rive gauche de la Seine. Ma chère maman égrenait des souvenirs émerveillés de cette manifestation qu’elle avait beaucoup fréquentée dans sa propre jeunesse accompagnée de ses parents et de ses sœurs.
Depuis le Moyen Age, si la foire vient du latin feria, jour férié ou jour de fête, la fête foraine est souvent liée au calendrier religieux. Ainsi, Saint Romain, évêque de Rouen au VIIème siècle, est associé à la légende de la gargouille, une espèce de dragon qui hantait les prés Saint-Gervais ; imaginez ma frayeur rétrospective ayant séjourné dans ce quartier durant mes études secondaires ! L’évêque intrépide se mit en tête de terrasser le monstre avec l’aide d’un condamné à mort auquel on promit la vie sauve en cas de succès. La « Gargouille » fut capturée puis brûlée vive (on brûle beaucoup à Rouen !) et le prisonnier libéré. Le bon roi Dagobert accorda alors à l’évêché de Rouen le droit de libérer un criminel une fois par an.
Jadis donc, en souvenir des services légendaires rendus par Saint Romain, le prisonnier délivré brandissait devant le palais des ducs de Normandie, la fierte c’est-à-dire la châsse dans laquelle étaient conservées les reliques du saint.
L’événement attirait une foule importante parmi laquelle des fermiers, des baladins, des conteurs d’histoire, des faiseurs de tours, des montreurs d’animaux : la foire Saint-Romain était née quoiqu’on parla encore longtemps de foire du Pardon. Par la suite, une grande vente de chevaux, bœufs, vaches et moutons se tint chaque 23 octobre, le jour de l’ouverture.
Un acte authentique atteste la présence de Jean-Baptiste Poquelin à Rouen, le 3 novembre 1643. On peut imaginer que le futur grand Molière fit ses premiers pas sur les planches avec la troupe L’Illustre Théâtre durant la foire.
Au fil des siècles, s’efface le caractère religieux de l’événement qui devient un moment de commerce et d’échanges économiques importants. Ainsi, la Louée en Berry, évoque le rassemblement d’ouvriers agricoles en quête d’embauche.
Au XIXème siècle, les spectacles forains tels que théâtres ambulants, parades équestres, ménageries, musées de curiosités anatomiques, s’émancipent et la fête foraine se distingue de la foire commerciale.
La kermesse jouit aussi d’un caractère spirituel et était célébrée chaque année pour commémorer la consécration de l’église. Ce jour-là, les fidèles affluaient pour gagner des indulgences. De même, la ducasse du nord trouve son origine dans les dédicaces que les croyants organisaient pour honorer leurs saints patrons.
Les fidèles trouvaient là l’occasion de se divertir et il ne fallut pas longtemps pour que les réjouissances relèguent au second plan la signification religieuse de ces rassemblements. D’ailleurs, devant l’engouement populaire, la réglementation que les kermesses se déroulassent le même jour, le second dimanche après Pâques, tomba en désuétude afin que chacun puisse s’amuser à celles des villages proches.
Je me retrouve dans une semi pénombre qui concourt à l’atmosphère de merveilleux. Aux murs ou sur des socles, de magnifiques chevaux de bois peint paradent dignes de véritables statues équestres. Ils témoignent de l’art forain qui fait appel à une multitude de corporations d’artisans au talent d’artistes comme Gustave Bayol, Limonaire et la famille Devos.
Heureusement, à l’âge d’or des manèges, n’existaient pas encore les technocrates de Bruxelles qui ont la triste et ridicule tendance de tout uniformiser à coup de décrets et réglementations. Ainsi, le cheval de bois britannique incline sa tête vers la gauche et possède une queue en bois tandis que son homologue allemand et européen tourne son museau à droite et est doté d’une queue en crin naturel, je vous en expliquerai la raison ultérieurement. Nos amis anglais ont toujours eu l’âme singulière !
Les rires des enfants fusent devant le spectacle hilarant de leurs parents qui glissent leur visage au-dessus de caricatures grotesques peintes sur des panneaux en toile ou bois.
Grands et petits s’esclaffent devant les miroirs déformants.
Etonnamment, on retrouve ici un peu de l’esprit originel de la fête foraine d’antan du milieu du XIXème siècle aux années folles d’après la première guerre mondiale, qui servait d’exutoire aux jeunes et anciens, toutes classes sociales confondues, avant l’avènement de la télévision. Bourgeois, ouvriers, gens du monde, militaires, nounous, julots et grisettes venaient s’y encanailler.
Je m’inquiète d’un attroupement autour d’un curieux manège de vélocipèdes datant de 1897 mû uniquement par la vitesse de pédalage des cyclistes de fortune.
Je tends l’oreille pour écouter une guide distinguer les manèges, constitués d’un plateau circulaire tournant horizontalement, des attractions mobiles telles que grande roue, balançoires et autres chenilles.
Ce sont des hommes ou de vrais chevaux les yeux bandés, placés dessous qui entraînent les premiers manèges au début du XIXème siècle. Le progrès technique aidant, à partir des travaux des britanniques Soames puis Savage, une machine à vapeur les entraîne à partir de 1880 avant que la fée électricité ne prenne le relais au début du siècle dernier.
Ce matin, c’est à la force des jarrets que les grands entraînent leur progéniture dans une folle sarabande, juchés sur des vélocipèdes. Nul besoin d’EPO, plus on est nombreux, plus on va vite ! Pour freiner, il suffit de poser les pieds sur une petite plate-forme située devant le cycle. Et manège anglais oblige, on tourne dans le sens des aiguilles d’une montre. Votre sens de l’observation est-il si aiguisé pour avoir remarqué que la rotation des manèges européens à l’exception de ceux de la perfide Albion, s’effectue dans le sens inverse ? Vous saisissez désormais le motif des différences d’orientation du port de tête des chevaux afin qu’elle soit toujours inclinée vers le public.
Les manèges témoignent de l’esprit forain à l’écoute des nouvelles inventions, de l’actualité et des modes. Aux chevaux de bois succèdent les bicyclettes puis les automobiles et plus tard encore les trains, les avions voire les fusées. Il y a à la naissance de l’automobile, plus de véhicules sur les manèges que circulant sur les routes.
On peut admirer de-ci delà de superbes pièces de ce patrimoine populaire, ainsi des animaux exotiques, lions, tigres, girafes, liés à l’histoire coloniale et à l’essor des ménageries de cirque. Avec les animaux de la ferme, on peut faire quelques tours de vache ou de cochon !
Quelques héros des premiers films de Walt Disney sont également à l’honneur.
Les grands manèges étaient réservés aux adultes et ce n’est qu’à partir de 1900 que se développent ceux spécifiques aux enfants.
Ces manèges sont souvent des monuments d’art avec leurs plafonds fastueux richement ornés de peintures et sculptures, parfois sur deux étages comme dans les carrousels.
Toulouse-Lautrec décora la baraque de La Goulue, célèbre danseuse du Moulin Rouge devenue dompteuse foraine.
Pour accroître leur pouvoir attractif, on associait autrefois aux chevaux de bois, un exercice inspiré de l’ancien jeu de la bague au cours duquel il fallait saisir des anneaux disposés à l’extérieur du cercle. Il s’agit de l’ancêtre du fameux pompon que le chef de manège agitait au-dessus de nos têtes et qui nous offrait un tour gratuit lorsque nous le décrochions. Dans ma naïveté enfantine, je ne comprenais pas qu’avec ma grande taille, je ne gagnasse pas à tout coup !
Dans la salle voisine, je reconnais les balançoires en bois de mon enfance, à l’arrêt devant un décor vénitien. Il y a même dessous la longue planche que le forain actionnait pour nous freiner et nous immobiliser. A deux, un peu intrépides, nous tirions fort sur les tiges de la nacelle pour qu’elle s’élève jusqu’au sommet du portique quitte à ce qu’elle hésite là-haut quelques secondes avant de replonger. Frissons garantis ! … Et puis cela permettait aussi de regarder sous les jupes des filles !
Non loin de là, sont ouverts quelques stands de jeu, ici pour exercer sa force et faire valoir ses biscoteaux en frappant violemment une tête de turc et faire dévier le plus possible l’aiguille d’un cadran gradué, là pour mesurer son adresse au chamboule tout et au jeu de massacre.
Même gamin, mon envergure constituait un atout non négligeable pour dégommer les pyramides de boîtes de conserves à l’aide de balles en chiffon. Avec mon cousin, nous jouions sans modération pour rafler le gros lot et rapporter avec fierté à nos parents ou à notre grand-mère … une bouteille de mousseux ! Nul doute que si nous faisions le compte des parties, cela mettait un crémant médiocre et tiède au prix d’un excellent champagne ! … C’est sans doute ce qu’on appelle la soif de vaincre !
Le jeu de massacre avec l’aide des mêmes balles en chiffon ou de flèches, constituait un défouloir pour se révolter en toute impunité contre l’ordre établi, maréchaussée ou hommes politiques ; ici, ce sont Ribouldingue, Filochard, Croquignol, les héros de la célèbre bande dessinée des Pieds Nickelés parue pour la première fois dans la revue L’Épatant en 1908, qui sont la cible des tirs nourris. Les personnages permettent de dater l’ancienneté des stands et de révéler les « têtes de turcs » à la mode selon les époques.
Imaginez avec quelle jubilation je m’efforcerais d’abattre les caricatures de Sarkozy, Besson ou Hortefeux ! D’autres se délecteraient de terrasser les éléphants … du Parti Socialiste, d’ailleurs, cela pourrait être un mode de « primaire » guère plus farfelu qu’un autre pour désigner le futur candidat aux prochaines élections présidentielles !
Attention cependant car un journaliste irakien a appris à ses dépens qu’on ne pouvait tirer impunément avec sa paire de chaussures sur une cible vivante telle que l’ancien président Bush !
Plus loin, une vingtaine de concurrents attendent le départ de la course des garçons de café ; au signal, ils lancent des boules dans des trous faisant avancer ainsi leur garçon tenant son plateau, du nombre de points correspondant au trou atteint.
L’heure tourne mais je répugne à quitter ce lieu empreint de poésie à mille rêves des aspects trop mercantiles des fêtes d’aujourd’hui. La fête continue dehors dans les allées pavées des anciens chais, sillonnées encore des rails des wagonnets. Après toutes ces émotions, les enfants souhaitent goûter aux douceurs incontournables de toute vraie fête foraine d’autrefois digne de ce nom : cochons en pain d’épice, guimauve, barbe à papa.
La tradition foraine du pain d’épice remonte au Xème siècle. Il se décline sous des formes variées, ainsi au XIXème siècle, on le trouve en galette, couronne, ou en silhouettes humaines ou animales. Les marmots et leurs parents mordent alors à pleines dents les hommes politiques et les militaires à la mode. Puis vint le temps du cochon porte-bonheur sur lequel le vendeur dessinait le prénom souhaité d’un mince filet de crème.
Il y a aussi la friture sucrée avec les crêpes, les gaufres parisiennes ou bruxelloises, les churros, les croustillons hollandais, ces petits beignets en pâte sucrée … et puis la coquine pomme d’amour réminiscence lointaine du péché originel.
Au fond d’une cour, le fronton d’une ancienne baraque foraine rappelle aussi les spécialités régionales, le nougat de Montélimar, le sucre d’orge de Rouen.
Les forains furent les précurseurs des grandes foires commerciales de maintenant. Désireux d’informer et d’étonner toujours leur public, ils vulgarisaient aussi les nouveautés technologiques telles la photographie et le cinéma.
Au début du XIXème siècle, grâce aux panoramas optiques, les visiteurs découvrent au travers d’un hublot de verre grossissant, des images stéréoscopiques de merveilles exotiques ou de scènes grivoises. Lanternes magiques et théâtres d’ombres chinoises sont aussi très prisés. Avec l’avènement du cinéma en 1895, bientôt les forains projettent de courts films sautillants qui ravissent les spectateurs. Selon les procédés de projection, les appellations fantaisistes du cinématographe dans les fêtes varient : Vitagraphe, Bioscope, Lumicycle (où il faut pédaler !), Chromophone … En 1906, il existe une baraque de projection de trente mètres de long baptisée humoristiquement le « Lentiechtrochromomimocoliserpentographe » !
Souvenez-vous que dans le film de Tati, c’est lors de la projection d’un documentaire sur le mode de distribution du courrier aux Etats-Unis que François le facteur découvre la « tournée à l’américaine ».
« Jours de fêtes » au Grand Palais, offrent l’occasion le jour de Noël d’un nouveau bain de jouvence dans les flonflons de la fête foraine. L’endroit n’est nullement anachronique puisque le Grand Palais des Beaux-Arts fut édifié à partir de 1897 pour l’exposition universelle de 1900 afin d’accueillir de grandes manifestations artistiques et des salons commerciaux. Je me souviens de ma petite enfance où accompagné de mes parents, je me promenais dans ses allées, les yeux grands ouverts, lors du salon de l’automobile et celui des arts ménagers. La télévision ne nous abrutissait pas encore de publicité et la société de consommation n’en était qu’à ses balbutiements.
A l’occasion de cette exposition universelle, la fête foraine affirme sa vocation de divertir avec des animations issues de la révolution industrielle et installe pour la première fois une grande roue inventée pour une manifestation identique à Chicago en 1893.
Aujourd’hui, à deux cents mètres de l’impressionnante grande roue qui scintille de mille feux devant l’obélisque, place de la Concorde, une autre haute de trente-trois mètres flirte avec le toit de la coupole du Grand Palais.
Dès l’entrée dans la grande nef longue de deux cents mètres, la magie du lieu et l’esprit de la fête opèrent : la vision est féérique avec tous les manèges et attractions tournoyant sous l’enchevêtrement des charpentes métalliques vert réséda pâle (couleur identique à celle utilisée en 1900 par la maison Ripolin !) et la verrière nimbée du ciel bleu d’hiver. Sphères, cercles, courbes, tangentes, sécantes, une festive leçon de géométrie euclidienne !
Je me dirige en face vers le paddock, curieuse appellation en ce lieu, que justifie une ribambelle de chevaux de bois enfuis des carrousels, enjambant les balustrades des galeries supérieures. Le musée des arts forains y a, en effet, transféré pour la circonstance quelques uns de ses plus beaux joyaux.
Clin d’œil aussi aux concours des salons de la Société hippique qui se tinrent ici de 1901 à 1937 ! De même un éléphant indien aussi vrai que naturalisé pourrait nous conter quelques souvenirs de l’exposition coloniale de 1937 à laquelle il participa de son vivant.
Au pied de l’escalier monumental très kitsch, je retrouve la pimpante roulotte entrevue au musée. Esquisse de camp gitan devant lequel chaque jour des artistes tels Thomas Dutronc et Sanseverino rendent hommage à la musique manouche. Cela me rappelle un concert de rue improvisé par Sanseverino quand il était le soliste du groupe des Voleurs de poules, un vocable souvent attribué injustement aux forains.
Au fond de la nef, les amateurs de sensations fortes jubilent à L’Extrême, une attraction avec des plongées en chute libre, la tête à l’envers. Malgré tout, quelques japonais en goguette commencent à rire jaune !
A proximité, des émotions d’un autre ordre nous attendent au manoir fantôme. Lors de notre effrayante déambulation, surgissent intempestivement sorcières, monstres et animaux peu sympathiques. C’était l’occasion autrefois de prendre la main de la petite copine morte de peur voire de lui voler un bisou dans la pénombre.
Les fêtes les plus importantes proposaient des entresorts, on entre et on sort rapidement d’une baraque où nous pouvions satisfaire notre curiosité en découvrant un « phénomène de foire ». Dans cette galerie de « monstres », le géant Atlas conquit une réputation mondiale. Je me souviens d’avoir été impressionné alors par le fakir Burma qui s’exhibait dans une vitrine de verre, allongé sur un tapis de clous au milieu de reptiles en apparence redoutables.
À l’ombre de la grande roue, voltige un pousse pousse, réplique exacte d’un de mes manèges préférés de mon enfance malgré mon vertige. Émotion et joie m’étreignent car je n’en n’avais pas revu depuis plusieurs décennies. Oiseaux volants non identifiables sous l’effet de la force centripète, petits et grands piaillent dans l’immense volière. Cela me rappelle lorsque tournoyant, les pieds dans le vide sur nos chaises volantes, nous redoutions à chaque passage de nous écraser contre la façade de la mairie de mon village.
Il y a l’inévitable coin des loteries et des stands pour tester son adresse, ici une balle au fond du pot à lait et vous repartez avec une grosse peluche. Ainsi, chez moi, depuis que cinq anneaux encerclèrent une bouteille, un énorme Mickey attend régulièrement sur son lit la venue d’une petite fille qui, alors haute comme trois pommes, le ramena, radieuse et fière lors d’une fête à Neuneu. C’est d’ailleurs l’un des élèves d’une étrange classe que j’avais évoquée dans un billet du 9 décembre 2007 Thank you very much Monsieur Trenet !
À propos, communication oblige, on a rebaptisé « Fête au bois », cette fête à Neuneu qui se tient traditionnellement dans le bois de Boulogne. L’heureux concepteur de cette trouvaille publicitaire sait-il qu’il y a encore quelques années, aller faire la fête au bois consistait en de drôles de manèges automobiles et des attractions licencieuses ?
Premiers bisous sous la toile de la chenille, premières bastons dans les autos tamponneuses ! Antan, nous y réglions quelque suprématie entre camarades de classe. Ici, les enfants s’esclaffent quand ils percutent l’engin des grands-parents.
Souvent, la fête patronale s’achevait avec un feu d’artifice. Chez moi à Forges-les-Eaux, pour clôturer la fête, il était d’usage d’inviter un aéronaute pour effectuer un envol en ballon sphérique depuis la place Brévière. Dans les années 1950, c’était même un forgion de souche Monsieur Marcel Leroux qui assurait le spectacle à bord de son ballon Le Roulis. Je me souviens du lent gonflage avec des bouteilles d’hydrogène avant qu’enfin, la montgolfière s’élève sous nos yeux ébahis.
Ce midi, les Champs Élysées proches sont encore endormis en ce lendemain de réveillon. L’heure du déjeuner approche, il est temps de rejoindre, régénéré par ma plongée dans l’enfance, … le point de départ de mon prochain billet.
