Jacques BREL disait …

« Un regard peut faire que tu l’aimes, un livre d’histoire que tu l’admires, mais si tu veux connaître son âme et la comprendre, sois attentif, fais silence, prête l’oreille ; son charme alors t’apparaîtra, car il n’éblouit pas, il envoûte, il n’ensorcelle pas, il retient. Giflé par les rafales, étourdi de tempêtes, harcelé, menacé, il demeure immuable et semble indifférent. Étrangers de passage, gardez-vous d’en conclure qu’il est insensible. »
Ainsi disait Jacques Brel à propos du  plat pays  qui est le sien et celui de Marieke qu’ il aimait tant entre les tours de Bruges à Gand .
Cher lecteur, son regard dans la vitrine des éditions Brel à Bruxelles, peut faire que tu l’aimes ; s’y reflètent quelques vers que j’ai choisis dans sa sublime chanson Mon père disait.
Sois attentif, prête l’oreille, entends le vent du nord qui fait craquer les digues de la Mer du Nord, dernier terrain vague où nagea si loin la cruelle Fanette qu’on ne la revit jamais , écoute les carillons  au fond des yeux bleus de Jeff et Frida la blonde. Tu seras bientôt envoûté par celui qui, dans une tectonique poétique, envisageait, avant le déluge, Londres comme le point de Bruges.
De la dentelle ! Et un brise-larmes en ce jour anniversaire de la mort du Grand Jacques !

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Mon père disait
C’est le vent du nord
Qui fait craquer les digues
A Scheveningen
À Scheveningen, petit
Tellement fort
Qu’on ne sait plus qui navigue
La Mer du Nord
Ou bien les digues
C’est le vent du nord
Qui transperce les yeux
Des hommes du nord
Jeunes ou vieux
Pour faire chanter
Des carillons de bleu
Venus du nord
Au fond de leurs yeux

 

Mon père disait
C’est le vent du nord
Qui fait tourner la tête
Autour de Bruges
Autour de Bruges, petit
C’est le vent du nord
Qu’a raboté la terre
Autour des tours
Des tours de Bruges
Et qui fait qu’nos filles
Ont le regard tranquille
Des vieilles villes
Des vieilles villes
Qui fait qu’nos belles
Ont le cheveu fragile
De nos dentelles
De nos dentelles

 

Mon père disait
C’est le vent du nord
Qui a fait craquer la terre
Entre Zeebrugge
Entre Zeebrugge, petit
C’est le vent du Nord
Qui a fait craquer la terre
Entre Zeebrugge et l’Angleterre
Et Londres n’est plus
Comme avant le déluge
Le point de Bruges
Narguant la mer
Londres n’est plus
Que le faubourg de Bruges
Perdu en mer
Perdu en mer

 

Mais mon père disait
C’est le vent du nord
Qui portera en terre
Mon corps sans âme
Et sans colère
C’est le vent du nord
Qui portera en terre
Mon corps sans âme
Face à la mer
C’est le vent du nord
Qui me fera capitaine
D’un brise-lames
Ou d’une baleine
C’est le vent du nord
Qui me fera capitaine
D’un brise-larmes
Pour ceux que j’aime

Jacques Brel (1967)

Illustration d’après cliché de Véronimo avec son aimable autorisation

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