« Il voyage en solitaire
Et nul ne l’oblige à se taire
Il chante la terre
Il chante la terre
Et c’est une vie sans mystère
Qui se passe de commentaire
Pendant des journées entières
Il chante la terre
Mais il est seul
Un jour
L’amour
L’a quitté, s’en est allé
Faire un tour
D’l'autr’ côté
D’une ville où y avait pas de places pour se garer… »
Est-ce l’inspiration souvent mystique de son auteur Gérard Manset mais je pense à ce refrain à l’instant de vous entretenir des chemins de Saint-Jacques de Compostelle, en Couserans, petit pays d’Ariège.
A l’occasion d’une sortie dominicale ou d’une randonnée estivale, pérégriner plus d’un millénaire après l’évêque Godescalc, à pied, à cheval, en vtt (mais pitié, pas en 4×4 !), sur quelques bouts de chemin qui mènent au célèbre sanctuaire de Galice, dégage, étonnamment, un parfum particulier. Si l’habit ne fait pas le moine, le sentier fait le pèlerin !
Laissez donc au parking vos chevaux vapeur, écartez-vous quelques heures de la départementale 618 (celle que j’emprunte quand je fais les cols buissonniers, voir billet du 3 avril 2008), vous voyagerez alors autrement à flanc de soulane, versant ensoleillé de la vallée du Lez.
Vers l’an 950, de retour dans sa cité, Godescalc, évêque du Puy-en-Velay, pressentant le futur élan vers Saint-Jacques, consacre sa ville comme tête de pont du voyage spirituel vers Compostelle en faisant édifier l’oratoire dédié à Saint-Michel au sommet d’un des pitons qui dominent alentour. Bientôt, les pèlerins afflueront en Velay puis suivront la via Podiensis, chemin originel de Saint-Jacques empruntant les drailles d’Aubrac avant de descendre vers Conques et Moissac.
Si tous les chemins mènent à Rome, il faut reconnaître qu’ils conduisent aussi (presque) tous à Compostelle. Parmi la toile d’araignée tissée par la foule des « marcheurs de Dieu » au fil des siècles, outre la via Podiensis, trois itinéraires majeurs sont privilégiés, la via Lemovicensis débutant à Vézelay et passant par Limoges, la via Turonensis par Tours et démarrant à Paris, selon certaines sources, au pied de la tour Saint-Jacques, enfin la via Tolosona, commençant en Arles et traversant Toulouse.
Il en est une autre dérivée de cette dernière : nombre de pèlerins croyant raccourcir le périple interminable, choisissaient de quitter la voie domitienne avant Toulouse (Nous partirons sur la route de Narbonne/Toute la nuit, le moteur vrombira/Et nous verrons les tours de Carcassonne/Se profiler à l’horizon de Barbeira … mais je m’égare avec Trenet, j’ai dit pas d’automobile !), pour suivre au plus près la ligne de piémont pyrénéen voire franchir au plus vite la chaîne montagneuse. Cette voie dite du piémont est celle sur laquelle je vous invite à musarder le long de quelques tronçons.
« Montjoieeeeee » serait le cri de joie proféré par les pèlerins épuisés en apercevant au loin l’objet de leur pèlerinage. Plus sûrement, c’est un de ces Mons Gaudii, petits monticules de pierres que l’on dressait au bord des chemins pour guider les voyageurs.
C’est aujourd’hui, le point de départ de ma première balade. Quoique quasiment faubourg de Saint-Girons, capitale du Couserans, Montjoie est une commune à part entière, d’ailleurs très étendue, comptant pas moins de quatre églises sur son territoire à l’habitat dispersé.
La Bastide de Montjoie, son nom d’origine au XIIIe siècle, créée en partage de droits entre l’évêque du Couserans et Alphonse, comte de Toulouse et frère de Saint-Louis, était constituée d’un carré de fortifications d’environ cinquante mètres de côté, délimité à chaque angle d’une tour ronde d’une vingtaine de mètres de hauteur. Une des deux portes en ogive permet encore, au nord-est, l’accès au cœur du village. Curieusement, vestige de l’ancienne bastide, on retrouve, enclavée, une placette sur laquelle se dresse la remarquable église fortifiée Notre-Dame de l’Assomption avec son typique clocher mur encadré par deux tours octogonales. Des personnages fantastiques en pierre, décorent des gargouilles et le porche en arc brisé.
Du cimetière accolé à l’arrière, on jouit d’une belle vue vers les monts du Plantaurel que franchissaient les pèlerins en provenance de Mirepoix et du Mas d’Azil célèbre pour sa grotte chargée de préhistoire. On découvre aussi le tuc dénudé de Montcalivert avec sa croix blanche qui brille en son sommet ensoleillé.
C’est peut-être de là-haut, à 677 mètres d’altitude, que, finalement, les « jacquets » criaient leur allégresse tant le panorama, par temps limpide, est grandiose, avec d’un côté, , une coupe somptueuse de la chaîne des Pyrénées, du Montcalm à l’est jusqu’au Pic du Midi de Bigorre à l’ouest (pas moins de 160 kilomètres !), et de l’autre, le plateau de Lasserre, le massif forestier de Camarade et le pays toulousain. C’est non loin de là, sur la même ligne de crête que j’avais retrouvé les pasteurs et brebis d’une transhumance d’un autre type (voir billet du 24 juin 2008).
Les Pyrénées semblent très proches, et pourtant, le sanctuaire de Saint-Jacques de Compostelle est encore éloigné de plusieurs centaines de kilomètres.
A propos, pour ne pas vous promener idiot, vous vous demandez peut-être qu’est-ce qui poussa dans le sillage de cette voie lactée, des centaines de milliers de personnes de toutes conditions, éperdues de dévotion, venues des quatre coins de l’Europe médiévale ?
Histoire et légende s’entremêlent pour évoquer Jacques dit le Majeur, un des douze apôtres. A la mort du Christ, il est désigné pour prêcher la bonne parole en Espagne mais sa mission est un échec et, à son retour à Jérusalem, il est arrêté puis décapité vers l’an 41-44 sur ordre d’Hérode Agrippa. On prétend qu’alors, deux de ses disciples emportent son corps sur une barque vers la péninsule ibérique. L’embarcation s’échoue en un lieu nommé Iris Flavia (aujourd’hui, Padron) sur la côte de Galice. Les restes de l’apôtre sont ensevelis dans un ancien cimetière romain « compostum » et tombent dans l’oubli pendant huit siècles.
Vers 813, l’ermite Pelayo est guidé par une lumière surnaturelle jusqu’en un lieu dit « Champ de l’Etoile » où l’évêque d’Iris Flavia fait exhumer un tombeau de marbre abritant ce qui est considéré dès lors comme les reliques de Jacques. Alphonse II, roi des Asturies, fait ériger au-dessus de la sépulture, la petite église de Compostelle qui attire bientôt des pèlerins de toute l’Espagne.
La légende s’enrichit en l’an 844 avec l’épisode de Clavijo au cours duquel saint Jacques, l’épée à la main, sur un cheval blanc, apparaît à Ramire 1er, prince chrétien, en difficulté face aux Sarrasins. Les troupes espagnoles, galvanisées, l’emportent et ainsi, naît le mythe de saint Jacques Matamore, le « tueur de Maures ».
Une demi lieue (soit environ deux kilomètres !) à accomplir pour rejoindre la halte jacquaire de Saint-Lizier, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, dont se détache, à distance, le Palais des Évêques juché au sommet de la colline dominant la vallée du Salat. Achevé en 1680 par l’évêque du Couserans, Bernard de Marniesse, siège épiscopal jusqu’à la Révolution, il devient ensuite hôpital psychiatrique avant d’accueillir aujourd’hui, un musée des arts et traditions populaires actuellement fermé pour réfection.
L’entrée dans la cité s’effectue par une route étroite, coincée entre de hauts murs de pierre, qui accentue l’effet de surprise quand nous débouchons sur le parvis de l’ancienne cathédrale.
Privilège dû à sa topographie et son histoire, Saint-Lizier posséda deux églises concathédrales, Notre-Dame de la Sède, dans la ville haute, contiguë au palais épiscopal, et celle dite ancienne, dans la ville basse, tout à fait remarquable avec sa tour octogonale sur le modèle des clochers de brique du Languedoc.
Le joyau de l’édifice est son cloître. Déambuler dans le silence des quatre galeries complètes formées d’arcades en plein cintre, colonnades de marbre et chapiteaux sculptés, est émouvant … à la suite des 77 évêques qui y prièrent.
Je me perds ensuite dans le dédale des ruelles pentues dont certaines maisons s’ornent en façade de quelques attributs jacquaires. Sur l’une d’elles, sont sculptés une coquille et un bourdon datés de 1653. Le bourdon est le long bâton qui permet au pèlerin de s’appuyer dans les endroits escarpés et d’éloigner chiens et loups. La besace en peau, représentée souvent, abrite argent et nourriture. Elle vous sera utile pour emmener quelques produits régionaux tels charcuterie et fromages, savoureux en cette contrée ; vous passerez même tout près de quelques producteurs.
L’insigne de saint Jacques, par excellence, est la coquille cousue sur le grand chapeau à large bord. La légende raconte qu’elle devint l’emblème du pèlerinage parce qu’au Moyen âge, la désormais célèbre plage de Padron, là où s’échoua la barque avec les restes de Saint Jacques, était l’un des rares endroits à posséder ce coquillage. On rapporte même qu’un chevalier précipité par sa monture dans les flots tumultueux des côtes de Galice, vit saint Jacques en songe et implora son aide. Quand il atteignit le rivage, il constata qu’il pullulait de coquilles (poellées et flambées à l’armagnac, c’est un régal) !
S’il vous tente de suivre mes pas, vous aurez peut-être bientôt la chance de visiter Notre-Dame de la Sède interdite actuellement au public pour cause de réhabilitation de splendides fresques romanes dont deux sont consacrées au transport de saint Jacques dans la barque miraculeuse et à la légende du Pendu-Dépendu.
Cher « pèlerin du dimanche », vous pouvez achever votre première pérégrination en descendant la très raide rue de la Caussade pour parvenir au pont surplombant le Salat… une jolie vue sur la cité épiscopale avec le torrent fougueux en premier plan, vous est offerte.
La construction de ce pont fut prétexte à une de ces légendes qu’on apprécie en Pyrénées. Le maître d’œuvre conclut un pacte avec le diable qu’il lui livrerait une âme de chrétien si l’ouvrage d’art était édifié en une nuit avant le chant du coq. Cette nuit-là, les cadences furent donc, au sens propre du mot, infernales (il n’y avait pas de syndicats ouvriers !) mais avant la pose de la dernière pierre, l’ouvrier dirigea sa lanterne vers le poulailler déclenchant un cocorico retentissant et … la fuite de Lucifer.
N’ayez aucune crainte quant à la solidité du pont même en l’absence de la pierre ultime … pire encore, au XIXe siécle, il perdit une arche, un dos d’âne et une tour avec un passage voûté ! Il a été restauré en 2003 pour fluidifier la circulation de plus en plus intense, les jours de marché et en période estivale, à l’approche de la cité de Saint-Girons qui fut rivale de Saint-Lizier, historiquement depuis 1120, à travers une véritable guerre de cent ans opposant les comtes de Comminges aux évêques du Couserans. Aujourd’hui, la cohabitation est pacifique, Saint-Lizier se contentant d’être une curiosité culturelle à l’ombre de Saint-Girons, pôle économique et administratif du Couserans.
Il est une autre charmante promenade très champêtre que vous entamerez en délaissant, à hauteur du parc à daims de Luzenac-de-Moulis, la route départementale qui sinue en bordure du torrent du Lez, pour grimper, à moins d’un kilomètre, au hameau de Pouech. Auprès d’une croix et de l’église romane surmontée de son traditionnel clocher mur, vous retrouvez le chemin de Saint-Jacques qui est commun, à cet endroit, avec le circuit du « renard qui se mord la queue » … d’autres légendes doivent encore circuler par ici.
Quelques maisons à vendre, devraient trouver vite acquéreurs tant le site est reposant à l’écart du flux automobile du fond de vallée. Le regard curieux repère un lavoir, des fours à pain en encorbellement, les balcons en galerie, les toits d’ardoises percés des lucarnes « capucinous », tous ces éléments architecturaux typiques des villages de la montagne couserannaise.
A la sortie du hameau, quatre oies gloussent sur notre passage. Qui sait si leur cacardement n’évoque pas la chanson des « parisiens » :
« … Ah que nous fûmes joyeux
Quand nous fûmes à Santo Domingo
En entendant le coq chanter
Et aussi la blanche géline
Nous sommes allés vers la Justice
Où resta trente-six jours l’enfant
Que son père trouva en vie
De Saint-Jacques en revenant. »
Ce couplet se rapporte à la légende médiévale du Pendu-Dépendu à Santo Domingo de la Calzada sur le « camino francès ». Dans une auberge de ce « pueblo », une servante fit des avances à un jeune homme pérégrinant vers Compostelle avec ses parents. Econduite, elle se vengea en dissimulant une coupe en argent dans la besace du fils et le dénonça. On arrêta le présumé coupable du larcin et on le pendit. De retour de Compostelle, les parents eurent la surprise inouïe de constater que leur enfant vivait encore et demandèrent sa grâce au juge. Le magistrat déclara alors qu’il ne croirait possible ce prodige que si la volaille rôtie qu’il s’apprêtait à déguster, se mettait à chanter … et grâce à saint Jacques, le miracle se produisit !
De nos jours, chaque visiteur de la cathédrale de Santo Domingo est toujours accueilli par un tonitruant cocorico tandis que la statue de saint Jacques se dresse au-dessus d’un curieux poulailler gothique.
Au bord du talus, apparaît bientôt une « maginette », un de ces modestes oratoires dédiés à la vierge ou au saint vénéré dans la paroisse, témoignages de la foi du temps passé.
Nous croisons quelques vététistes qui se régalent sur ce parcours accidenté. Protégés par saint Jacques, ils n’ont pas à craindre de mauvaises rencontres telles la sorcière aux dents vertes et l’homme au marteau, personnages emblématiques de la défaillance en jargon cycliste !
Le temps n’est plus où les pèlerins s’exposaient à toutes sortes d’épreuves, climatiques avec le froid, la boue, la poussière, la chaleur étouffante, les nuits à la belle étoile, les chiens errants, les bandits de grand chemin et les faux « coquillards » déguisés prêts à les détrousser.
Personne ne s’est encore retrouvé face à l’ours qui rôde pourtant fréquemment dans le secteur.
Voilà, au bas de la descente, le village d’Engomer dont quelques curiosités méritent qu’on se détourne un instant du chemin jacquaire. Nid d’aigle (ou de gypaète barbu) dominant la vallée, la chapelle Saint-Michel du XVe siécle, illuminée la nuit, présente un curieux sol en calade et des peintures murales mises à jour à l’occasion du tournage du film Le retour de Martin Guerre.
Sur la place, au pied de la croix rénovée récemment, la vue est rafraîchissante sur le Lez et deux moulins dont l’un est transformé en fromagerie. La Poste occupe un ancien lavoir couvert.
Napoléon installa, en 1808, une forge à la catalane pour fabriquer des boulets pendant la guerre d’Espagne. Quelques années plus tard, l’affaire des forges d’Engomer déclencha la fameuse « guerre des Demoiselles » qui embrasa toutes les vallées aux alentours … mais ceci est une autre histoire que je vous conterai peut-être un jour.
Avant de rejoindre notre chemin, je vous propose de reprendre quelques forces dans le très sympathique café associatif Ô crée louche qui allie au bar-restaurant, un espace culturel promouvant arts plastiques, musique, danse et théâtre.
En route vers Alas, autre village pittoresque, par un sentier qui s’élève à travers bois avant de replonger jusqu’à un vieux pont de pierre étroit, porte d’entrée de la vallée de Balaguères, le pays de Martin Guerre, que j’ai évoqué dans un précédent article (Balagué, joli village d’Ariège 3 septembre 2008).
Il faudra que je consacre un billet spécial à une étonnante mini chaussée des géants qui hantent la rive de la rivière poissonneuse. Ces statues de pierres d’inspiration très variée, parfois malmenées par les crues, sont l’œuvre d’un artiste passionné.
Bientôt, au détour d’une croix de Saint Jacques, apparaissent les toits d’Arrout, blottis à flanc de soulane, luisant au soleil. Le paysage est superbe avec en toile de fond, les Pyrénées ariégeoises revêtues de leur manteau de neige. L’air est vivifiant ; une pancarte pleine d’humour recommande la prudence aux automobilistes car « ici, les enfants sont élevés en plein air » !
Le cantonnier me révèle qu’une autre croix de Saint Jacques, restaurée et récemment bénie, attend dans l’église romane, sa prochaine installation à l’autre bout du village. Il fait bon flâner dans les ruelles étroites typiques de l’habitat montagnard. Auprès de la coquette mairie aux volets bleus, le lavoir, au fond duquel crèchent quelques personnages bibliques, me souhaite de joyeuses fêtes.
A la sortie, le chemin de terre qui succède à la chaussée goudronnée, nous conduit rapidement à Audressein et son chef d’œuvre, la chapelle Notre-Dame de Tramesaygues, entre deux eaux, au confluent des torrents du Lez et de la Bouigane. Chaque 8 septembre, s’y déroule un pèlerinage depuis l’an 1139, donc bien avant sa reconstruction pour agrandissement au XIIIe siécle.
Le curieux porche à trois entrées, est décoré de fresques murales du XVe siècle représentant notamment saint Jacques et saint Jean-Baptiste. Les arcades garnies de cloches du gracieux campanile se découpent sur le ciel bleu azur.
Une dame fort affable me permet de pénétrer dans le sanctuaire pour admirer notamment dans l’absidiole de droite, une émouvante Piéta en bois avec une Vierge assise et le corps du Christ reposant sur ses genoux. Deux peintures peu décelables, en projet de restauration, ornent les murs de la nef.
Une autre fois, je brosserai un portrait de l’ancien sabotier du village qui fabriquait les légendaires sabots de Bethmale … pas certain aujourd’hui, que ces souliers au bout recourbé soient les mieux adaptés à la randonnée vers Compostelle.
En cet après-midi d’hiver, le soleil disparaît vite derrière le Bouirex ; il est temps d’achever la virée en grimpant sur la butte du Calvaire qui surplombe le bourg de Castillon-en-Couserans. Là-haut, la chapelle Saint-Pierre constitue le seul vestige de l’ancien château fort des comtes de Comminges, ceux-là mêmes qui cherchaient des noises aux évêques de Saint-Lizier.
Sous les frondaisons de cèdres centenaires où sinue un curieux chemin de croix, vous possédez un imprenable point de vue sur le village et la chapelle romane du XIIe siécle avec son clocher mur comme tout bon campanile du coin qui se respecte.
Latéralement, sous un auvent, se situe le portail d’entrée en marbre avec à droite, un cartouche représentant saint Pierre assis sur un trône, tenant en une main, une clef, et de l‘autre, un livre avec la citation latine « Pierre, prince, au Royaume des cieux ».
Je ne peux vérifier pour cause de fermeture mais il existerait à l’intérieur, une fresque gothique relatant le miracle du Pendu-Dépendu.
Mon petit chemin ne sent peut-être pas la noisette comme celui chanté par Mireille, il n’a pas ni queue ni tête puisque né à Carcassonne, il file vers Compostelle, mais il flâne comme un lézard au soleil de la soulane donnant rendez-vous à plein de trésors artistiques méconnus.
Au printemps donc, pour mon plaisir et peut-être pour le vôtre, je pérégrinerai vers le col du Portet d’Aspet et la vallée de la Bellongue, dernier tronçon en Ariège du chemin du piémont pyrénéeen. Il ne sera pas encore temps de crier Montjoie … la route est si longue pour Santiago de Compostela !