Thank you very much Monsieur Trenet

Chez moi, souvent très tôt le samedi, un clairon retentit sous les traits d’une adorable petite fille de 9 ans. Elle me sort de mes songes pour que j’entre dans ses rêves. Je me prépare donc rapidement pour prendre, le coeur léger, le chemin d’une école enchantée… juste un couloir à suivre pour me retrouver devant la porte de la classe de CM2 de Madame Stéphanie Claude … c’est le nom de scène qu’a choisi cette jeune star de la pédagogie. Ma maîtresse apparaît plus sévère qu’elle ne l’est à la ville, et m’invite, après que je l’eus saluée, politesse oblige, à rejoindre ma place, en l’occurrence, un lit ancien à barreaux. Mes camarades, douces comme des peluches, s’appellent Ours brun, Petit Ours blanc, Mickey, Grenouille, Arlequin, Bambi, des jumeaux Chatons, parfois se joint à nous Coccinelle, gente insecte du voyage. Après avoir sacrifié aux traditionnels appels de présence et de cantine, Madame Claude nous présente avec clarté les activités de la matinée. Cette semaine, le programme est cool: arts plastiques et musique. Nous commençons donc par dessiner et découper araignées, souris et serpents, toutes ces petites bêtes propres à effrayer une mamie lorsqu’elle se glissera sous les draps. Vient ensuite le moment de la musique et ô surprise, faisant foin des tubes martelés sur les ondes, l’enseignante en herbe nous invite à découvrir trois chansons d’un même auteur compositeur qui appartient à l’anthologie de la chanson du siècle passé, celui qu’on surnommait le « fou chantant », Charles Trenet. Je m’aventure à lever le doigt pour signaler que je dispose du CD « chez moi ». Je suis autorisé immédiatement à sortir de la classe pour ramener le précieux document. A mon retour, la maîtresse, fervente adepte des moyens audiovisuels d’information et de communication, nous demande d’écouter attentivement avec pour consigne de noter et commenter les paroles de « Je chante », « Y a d’la joie » et « Le jardin extraordinaire ». Alors, sortant de mon jeu de rôle, j’ècarquille les yeux sous le charme de cet enfant du 21ème siècle, qui « longtemps, longtemps, longtemps après que le poète a disparu » reprend ses refrains avec jubilation et « quand elle est à court d’idées, fait la la la la la la ». Se met en scène toute la magie de l’univers de Trénet qui, derrière ses vers parfois considérés comme mineurs, est le chantre de la jeunesse, de l’insouciance, du bonheur, de la joie de vivre. Le rythme d’il y a cinquante ans ne lui semblant pas encore assez endiablé, la jeune maîtresse en accélère le swing. Elle se promène avec fantaisie dans les allées de ce jardin surréaliste. Les élèves peluches se dandinent et reprennent en choeur :

C’est un jardin extraordinaire
Il y a les canards qui parlent anglais,
Je leur donne du pain, ils remuent leur derrière
En me disant « Thank you very much Monsieur Trenet.

Vous ne me croyez pas? … « Il suffit pour ça d’un peu d’imagination! »

 

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Publié dans : Coups de coeur |le 9 décembre, 2007 |6 Commentaires »

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6 Commentaires Commenter.

  1. le 9 décembre, 2007 à 19:06 Steph de Truch écrit:

    Il manque un élève sur la photo… À moins que ce soit lui qui prenne la photo !

    Répondre

  2. le 10 décembre, 2007 à 17:12 claudie écrit:

    Petite Marie,
    Je parle de toi
    Parce qu’avec ta petite voix
    Tes petites manies,
    Tu as versé sur ma vie
    Des milliers de roses
    Petite furie,je me bats pour toi
    Pour que dans dix mille ans de ça
    On se retrouve a l’abri,
    Sous un ciel aussi joli
    Que des milliers de roses
    ………….
    Francis Cabrel

    Bisous

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  3. le 11 décembre, 2007 à 13:34 encreviolette écrit:

    Il paraît même que les étoiles parlent d’elle, entre elles.
    Il a suffi pour cela de l’imagination du poète d’Astaffort.

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  4. le 17 décembre, 2007 à 5:48 Florence écrit:

    L’enfance est une étape magique et il est dommage de perdre de cette magie en grandissant même si c’est une étape « obligatoire ».

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  5. le 17 décembre, 2007 à 9:00 encreviolette écrit:

    Jacques Brel, un autre grand poète de la chanson, disait que les adultes passent leur vie à compenser leur enfance… sans doute à la quête de l’inaccessible étoile.

    Répondre

  6. le 2 septembre, 2009 à 10:58 encreviolette écrit:

    La maîtresse n’est pas sur les photos. Dommage!

    signé Marie (la maîtresse)

    Répondre

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